é 3 ans auparavant pose avec ses grands-parents le 10 février 2011 à Shenzhen. (Photo : Str) |
[11/02/2011 14:02:09] PEKIN (AFP) Un compte de micro-blogging a permis de retrouver des enfants enlevés en Chine et a été virtuellement pris d’assaut par des parents pleins d’espoir, tout en poussant le gouvernement à annoncer une nouvelle campagne contre les milliers de rapts de mineurs chaque année.
La campagne annoncée tard jeudi par le ministère de la Sécurité publique illustre le poids croissant de l’internet en Chine en dépit de la censure.
Le compte de micro-blogging, hébergé sur le portail sina.com, a connu un afflux immédiat en début de semaine après avoir permis à un père de retrouver son fils de six ans, disparu trois années auparavant.
La vidéo des retrouvailles émouvantes de Peng Gaofeng, 30 ans, et de son fils Peng Wenle, dont des tests ADN devront encore confirmer l’identité, a fait le tour de l’internet.
Depuis, des parents à nouveau pleins d’espoir ont afflué sur le compte, qui avait 200.000 suiveurs vendredi, contre 150.000 jeudi, et six enfants ont été retrouvés.
Le compte a été ouvert fin janvier par Yu Jianrong, enseignant en développement rural connu pour son engagement en faveur des défavorisés.
Il encourage les suiveurs à poster des photos d’enfants mendiant et d'”orphelins” afin d’aider des parents à retrouver la trace de leur enfant. Un grand nombre de photos poignantes d’enfants des rues ont ainsi été postées.
Comme Twitter — bloqué depuis 2009 — les micro-blogs en Chine peuvent compter jusqu’à 140 caractères, mais ils peuvent inclure des photos.
Visiblement sous la pression des internautes, le ministère de la Sécurité publique a ordonné aux instances chargées de l’application des lois dans tout le pays de coopérer étroitement afin d'”accélérer la répression (des trafiquants, ndlr) et le sauvetage” des enfants.
Il demande aussi la prise d’échantillons d’ADN sur les enfants mendiant seuls dans les rues et leur enregistrement dans un grand fichier national.
é 3 ans auparavant, pose le 10 février 2011 à Shenzhen en bas de chez ses parents. |
Selon le journal local Dongfang Ribao, des appels à reddition sous 10 jours ont été affichés à l’attention des ravisseurs d’un village de l’Anhui (est) qui ont la triste réputation de mutiler les enfants avant de les obliger à mendier.
Favorisés par la politique de l’enfant unique, les enlèvements et le trafic d’êtres humains représentent un fléau en Chine.
La mise au jour, en 2007, d’un réseau qui avait contraint des milliers d’enfants à l’esclavage dans des briqueteries et des mines avait outré le pays.
Les autorités avaient réagi par une campagne de répression ayant permis de retrouver et sauver des milliers d’adultes et d’enfants enlevés.
Mais récemment, un asile non agréé pour handicapés du sud-ouest de la Chine avait “vendu” au moins 70 personnes mentalement déficientes à des usines dans différentes provinces.
La population chinoise, par le biais de l’internet, accuse souvent les autorités, notamment la police, d’inertie et d’indifférence.
“Notre gouvernement montre tant de défaillances. Mais des actions comme celles-ci apportent de l’espoir”, écrivait l’un des suiveurs du nouveau compte qui est accessible sur http://t.sina.com.cn/1932619445.
Yu Jiangyong, expert à l’Académie des sciences sociales, un organisme gouvernemental, a expliqué sur son blog avoir lancé cette initiative après avoir rencontré un parent désespéré par la disparition de son enfant.
Le gouvernement chinois bloque depuis 2009 Twitter, accusé d’avoir été utilisé par les instigateurs d’émeutes interethniques qui avaient fait au moins 200 morts au Xinjiang musulman (nord-ouest) en juillet. De nombreux sites étrangers restent inaccessibles, tels YouTube ou Facebook.
Mais plusieurs sites clone de micro-blogs ont été créés pour la plus grande communauté d’internautes du monde — 457 millions — qui subit une importante censure de la part du Parti communiste.