Sites d’amants mariés, hôtels de jour : l’adultère assisté par internet en vogue

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ées à Paris pour la Saint-Valentinn le 14 février 2010 (Photo : Lionel Bonaventure)

[12/02/2011 12:51:39] PARIS (AFP) L’amour est enfant de bohème qui ne s’est jamais aussi bien porté: Gleeden.com, site français leader de rencontres pour personnes mariées à la recherche d’aventures extra-conjugales, devrait franchir pour la Saint-Valentin le cap des 300.000 inscrits en France.

Facilitée par les réseaux sociaux et une évolution des mentalités observée par les sociologues, l’adultère a le vent en poupe au point de susciter la création de services annexes comme des centrales de réservation de “chambres d’hôtel de jour” pour abriter les amants le temps d’un “5 à 7”.

“L’infidélité a toujours existé et existera toujours. Nous nous contentons de répondre à un besoin social”, justifie Teddy Truchot, cofondateur de Gleeden, prêt à conquérir l’Espagne, les Etats-Unis et l’Amérique Latine.

“Sur les sites classiques de rencontres, un inscrit sur trois est déjà en couple. Chez nous, fini le camouflage du statut matrimonial ! Nous offrons le luxe de la transparence”, ajoute M. Truchot.

La cible ? Des femmes et des hommes mariés ou en couple, vivant dans une relation ou souhaitant juste saupoudrer leur vie conjugale d’un brin de piment.

Gleeden n’est pas le seul sur le marché : une dizaine de sites lui ont emboîté le pas dont air-adult.com et rencontre-adultere.fr, dans le même esprit: jouer les facilitateurs pour une infidélité de plus en plus banalisée et présentée par de nombreux magazines comme une soupape de sécurité au mariage qui, une fois sur deux, conduit de lui même au divorce.

Selon le sociologue Eric Donfu (Dialogues et Relations Sociales), les sites de rencontres connaissent un regain de fréquentation après la Saint-Valentin, souvent vécue “comme un test dans le couple”.

“La fidélité est une notion culturelle. L’infidélité peut permettre de surmonter des crises. Par ailleurs, la vie s’allonge et la libéralisation sexuelle attise les tentations, tout comme la notion d’épanouissement de la personne dans l’individalisme moderne, même si les valeurs de fidélité restent majoritaires”, observe-t-il.

En 2009, un sondage de la Sofres avait déterminé que 18% des Français et 10% des Françaises se déclaraient “infidèles” (échantillon représentatif de 1.000 personnes, avril 2009).

“C’est peut-être la fin d’un modèle culturel qui s’organisait autour d’une vie préécrite, la fin annoncée du triptyque +un partenaire, un travail, une maison pour la vie+”, conclut Eric Donfu.

Le dernier avatar de l’infidélité assistée par Internet concerne le lieu même des ébats. Depuis toujours, l’hôtel est l’allié discret des amants. Thibaud d’Agrèves et David Lebée, aux commandes de l’hôtel Amour, un établissement branché parisien, ont lancé le premier site français de location de chambres pour quelques heures.

“Les demandes de la clientèle et l’observation des +love hotels+ au Brésil, nous ont incité à créer +dayuse-hotels.com+. En permettant de réserver une chambre par internet, nous avons ajouté une touche de discrétion pour une transgression douce, un moment de liberté saisi à contre-courant des emplois du temps”, explique Thibaud d’Agrèves qui laisse la possibilité aux amants d’utiliser une fausse identité.

Situés à Paris, Lille, Marseille, Strasbourg, Bordeaux, Montpellier ou Toulouse, déjà une quarantaine d’hôtels de 3 à 5 étoiles ont rejoint cette centrale de réservations d’un genre nouveau pour “nomades amoureux qui cherchent un refuge à l?heure de leurs désirs”.