à Berlin (Photo : John Macdougall) |
[12/02/2011 19:25:02] BERLIN (AFP) Axel Weber, qui va quitter la présidence de la Bundesbank, a indiqué avoir renoncé à briguer celle de la Banque centrale européenne (BCE) en raison d’un manque “d’acceptation” de sa personne par “certains gouvernements”, dans un entretien à paraître lundi.
Il a souligné que ses prises de position antérieures “n’ont pas toujours été favorables à l’acceptation de (sa) personne par certains gouvernements”, dans une interview au magazine Der Spiegel.
M. Weber faisait figure de favori à la succession de Jean-Claude Trichet avant que ses prises de position tranchées, et notamment ses attaques répétées contre le programme de rachats d’obligations publiques lancé par la BCE au printemps 2010, n’inquiètent ses partenaires de la zone euro.
“Les volumes actuels sont encore gérables mais cela ne change rien à ce que je pense sur le fond”, a-t-il souligné à ce propos dans le Spiegel.
La France notamment n’avait pas caché son opposition à l’arrivée d’Axel Weber à la tête de la BCE.
Face à ces réticences, M. Weber réclamait un soutien plus marqué de la chancelière allemande Angela Merkel, qui n’est pas venu.
Or “si le président de la BCE défend une opinion minoritaire sur des questions importantes, cela nuit à la crédibilité de la fonction”, a aussi argué M. Weber pour expliquer ne pas briguer la tête de la BCE.
Selon lui, “l’Europe est en concurrcence au niveau international avec d’autres espaces économiques souvent plus dynamiques, comme la Chine, et doit s’orienter en fonction de cela”. “Il ne peut s’agir uniquement de chercher le rééquilibrage au sein de l’Europe”, a-t-il dit.
M. Weber, qui doit quitter la présidence de la Bundesbank le 30 avril, a indiqué avoir discuté en janvier avec la chancelière Angela Merkel du fait qu’il étudiait d’autres options que celle d’aller à la BCE.
“L’important pour moi était de décider librement ce que j’allais faire”, a-t-il expliqué.
Il a souligné son “grand regret” que sa décision ait été ébruitée en raison d’une indiscrétion avant le mois de mars, date à laquelle il devait avoir un nouvel entretien avec la chancelière, a-t-il dit.
Alors que certains médias lui prêtent l’intention de prendre la direction de la Deutsche Bank, M. Weber a refusé de “prendre part à ces spéculations”.
Selon le journal Tagesspiegel daté de dimanche, il envisage de retourner à l’Université de Cologne (ouest) pour y enseigner et y faire des travaux de recherche.
Axel Weber a souligné être “en disponibilité” de son poste d’enseignant en économie à l’Université de Cologne (depuis 2004), dans le Spiegel. Mais il a dit vouloir rester en congé jusqu’à la fin de l’année après avoir quitté la direction de la Bundesbank, et “aller par exemple pour un certain temps à l’étranger”.
“Tant que j’exerce cette fonction (à la Bundesbank), je ne mènerai aucun entretien sur mon avenir professionnel. Avec qui que ce soit”, a-t-il dit.
La chancellerie allemande a annoncé que son successeur serait nommé la semaine prochaine.
Interrogé sur la possibilité qu’il s’agisse de Jens Weidmann, actuel conseiller d’Angela Merkel, Axel Weber a fait l’éloge de cet “excellent économiste” qui est “un professionnel absolu”, doté d'”une grande expérience, incontestée, malgré son jeune âge” (42 ans) et plaidé pour “un signal de rajeunissement” à la tête de la Bundesbank.