écran du site de rencontres meetic en février 2010 (Photo : Loic Venance) |
[13/02/2011 10:56:10] NEW YORK (AFP) Vous cherchez l’âme soeur ou un partenaire sexuel et manquez de temps pour traverser la jungle des sites de rencontres? Des assistants se proposent de faire le travail à votre place, au moins en partie.
Match, Meetic, eHarmony, Zoosk, OkCupid, Plentyoffish: l’industrie du coeur sur internet est florissante. D’après diverses études, son chiffre d’affaires mondial avoisine 4 milliards de dollars et parmi les 40 millions d’utilisateurs, certains ont plus d’argent que de temps. Et veulent qu’on les aide.
Un lundi de février à New York, Laurie Davis, 29 ans, fondatrice et présidente de eFlirtExpert.com, une entreprise qui “aide les célibataires à se rencontrer en ligne et dans la vie”, a rendez-vous avec Laura au domicile de cette dernière. Négociatrice en immobilier d’entreprise, cette femme de 38 ans a décidé d’en finir avec le célibat.
Laura voyage beaucoup à travers les Etats-Unis, a peu de temps libre, et surtout, a l’impression qu’elle ne sait pas bien “se vendre”. Elle est inscrite sur le site match.com, mais se plaint de ne recevoir de messages que d’hommes “beaucoup plus jeunes ou beaucoup plus vieux” qu’elle.
Pour 140 dollars, Laura a acheté chez eFlirtExpert un service de base: la confection d’un profil et l’envoi par Laurie Davis de cinq messages. Il s’agira soit d’un message à cinq prétendants du goût de Laura, soit de cinq messages à un seul. “C’est le client qui choisit”, précise-t-elle.
A travers des questions posées à la candidate au mariage, Laurie va brosser un portrait qui remplacera le profil artisanal et inefficace. “Je ne veux pas d’un fanatique du jogging, ni d’un créatif”, dit Laura. “On va le dire autrement, sans agresser, et on ne va pas mentionner que vous êtes une droguée du travail”, conseille Laurie. “Je ne suis pas bonne cuisinière”, renchérit humblement la célibataire. “Nous allons écrire que vous prenez des cours de cuisine”, répond l’experte en séduction.
Après l’interrogatoire, qui va servir à la rédaction d’une fiche signalétique aguicheuse et accompagnée de photos, les deux femmes passent à la garde-robe. “Pour votre premier rendez-vous, vous ne devez arriver ni en robe de bal ni en tenue de sport”, avertit Laurie. “Et s’il me propose une promenade en ville et que j’ai des talons hauts?”, s’inquiète l’apprentie fiancée. “Nous souffrons toutes dans nos chaussures”, rétorque l’assistante.
Les deux femmes vont ensuite choisir les éléments manquants à la garde-robe de la prétendante dans une boutique du quartier.
“J’ai monté cette société il y a un an et demi, le succès a été immédiat et j’ai de plus en plus de clients, 60% d’hommes et 40% de femmes, le plus jeune a 20 ans et le plus âgé 69, des divorcés, des veufs, des chefs d’entreprise, de tout”, raconte Laurie Davis, qui emploie trois autres personnes et est sur le point d’embaucher du personnel.
Elle ne rencontre personnellement que les clients de New York et Boston (nord-est), pour les autres c’est Skype, le système de téléphonie par internet, qui permet de faire connaissance.
Comme une dizaine d’autres entreprises du même genre, eFlirtExpert propose toute une gamme de services. Pour 2.500 dollars, le coeur solitaire a droit à un profil peaufiné, à un secrétaire qui gère son courrier pendant six mois, et à l’aide à la constitution d’une garde-robe entière.
“Je deviens vous, jusqu’à ce que vous ayez trouvé l’homme idéal”, s’exclame Laurie, qui était experte en marketing avant de se lancer dans cette version moderne de l’agence matrimoniale.