évrier 2011 à Hefei en Chine (Photo : Str) |
[14/02/2011 05:43:19] TOKYO (AFP) Le Japon a cédé sa place de deuxième économie mondiale à la Chine en 2010, une année où l’archipel a pourtant vu sa croissance redémarrer malgré une faiblesse finale due à une consommation en berne et à des exportations réduites, a annoncé le gouvernement lundi.
Le PIB du Japon, en terme nominal, s’est élevé en fin d’année à 5.474,2 milliards de dollars, selon des statistiques publiées à Tokyo, le gouvernement précisant que le PIB de la Chine avait atteint de son côté l’équivalent de 5.878,6 milliards de dollars.
L’économie chinoise a donc dépassé celle de son voisin en 2010, devenant la deuxième du monde, derrière celle les Etats-Unis, une place qu’occupait l’économie nippone depuis 1968.
“En tant que nation voisine, nous saluons la progression rapide de l’économie chinoise”, a déclaré Kaoru Yosano, le ministre délégué japonais à la Politique économique et budgétaire, lors d’une conférence de presse.
“Cela peut fonder le développement de l’économie régionale, c’est à dire de l’Asie orientale et de l’Asie du Sud-Est”, a-t-il ajouté, soulignant qu’il voulait “améliorer les relations amicales entre le Japon et la Chine sur le plan économique”.
La Chine affiche depuis des années un taux de croissance approchant ou dépassant les 10%, son PIB augmentant encore de 10,3% en 2010.
Frappée par une sévère récession lors de la crise mondiale de 2008 et 2009, l’économie du Japon s’est relevée en 2010, sa croissance atteignant 3,9%, mais cela n’a pas permis à l’archipel de conserver sa deuxième position face à la Chine en ascension rapide. A la fin 2010, le PIB du Japon restait inférieur à son niveau d’avant la crise.
L’économie nippone a été tirée lors des neuf premiers mois de l’année par ses exportations vers les pays émergents, notamment vers la Chine, et par des subventions gouvernementales temporaires à la consommation.
Elle s’est en revanche contractée de 0,3% lors du quatrième trimestre par rapport au troisième, soit 1,1% en rythme annualisé.
En septembre, les autorités ont en effet cessé leur programme de soutien à l’achat de véhicules “écologiques”, puis ont réduit, depuis le mois de décembre, le montant de ristournes accordées pour l’achat de télévisions, réfrigérateurs et climatiseurs peu consommateurs d’énergie.
Les taxes sur le tabac ont en outre nettement augmenté le 1er octobre, diminuant dès lors les achats de cigarettes par de nombreux fumeurs ayant fait des réserves.
Au final, la consommation des ménages a baissé de 0,8% entre octobre et décembre.
Les dépenses publiques d’investissement ont pour leur part chuté de 5,8%, réduisant la contribution publique à l’activité. Le Japon est il est vrai lourdement endetté et les autorités tentent de réduire leurs dépenses.
Facteur de soutien à l’activité jusque-là, les exportations se sont réduites elles-aussi, de 0,7%, handicapées par la flambée du yen, qui flirte depuis l’été 2010 avec son plus haut niveau en quinze ans face au dollar et en neuf ans vis-à-vis de l’euro.
La vigueur de la devise nippone nuit à la compétitivité des firmes japonaises à l’étranger et réduit la valeur de leurs profits rapatriés dans l’archipel et convertis en yen.