Le projet de budget 2012, test de l’engagement des USA vis-à-vis du G20

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à Washington (Photo : Mandel Ngan)

[14/02/2011 08:59:26] WASHINGTON (AFP) Le gouvernement américain publie lundi son projet de loi budgétaire pour l’exercice 2012, qui donnera une idée de sa volonté de réduire le déficit des Etats-Unis à quelques jours d’une réunion des ministres des Finances du Groupe des Vingt.

Les membres de ce cénacle ne seront pas les seuls à regarder de près les chiffres que le Bureau du budget de la Maison Blanche (OMB) doit rendre publics à 15H30 GMT.

Ceux-ci intéresseront en premier chef les républicains, désormais majoritaires à la Chambre basse et qui réclament à cor et à cri des coupes claires dans les dépenses de l’Etat fédéral et des réductions d’impôts.

Les agences de notation financière les passeront elles aussi au peigne fin.

Deux d’entre elles, Standard & Poor’s et Moody’s ont averti récemment que la note de solvabilité qu’elles attribuent aux Etats-Unis (actuellement la meilleure possible) pourrait être mise sous pression en l’absence prolongée d’un plan crédible de réduction du déficit budgétaire américain.

Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a exhorté mercredi gouvernement et élus à prendre au plus vite des mesures concrètes pour faire baisser le déficit afin d’éviter d’avoir à le faire plus tard dans l’urgence sous la pression des marchés.

Le déficit budgétaire de l’Etat fédéral campe au sommet depuis plus de deux ans. Après avoir atteint un record à plus de 1.400 milliards de dollars pour l’exercice 2009 (10,0% du PIB), il est retombé un peu au-dessous de 1.300 milliards (8,9% du PIB) en 2010.

Le Bureau du budget du Congrès (CBO) estime qu’il devrait toucher un nouveau record proche de 1.500 milliards de dollars (9,8% du PIB) pour l’exercice actuel – qui s’achèvera le 30 septembre – pour lequel la loi de programmation n’a toujours pas été votée, faute d’accord au Congrès.

Le gouvernement entoure du plus grand secret ses prévisions pour 2012. En l’absence d’informations, les derniers chiffres du CBO peuvent servir d’indication. Ils prévoient un reflux du déficit à 1.100 milliards de dollars (7,0%) pour cet exercice-là.

Ce serait une première étape de réduction du déficit considérable des Etats-Unis, mais il y a souvent loin des projets budgétaires à leur réalisation: il y a un an, le projet de l’OMB pour l’exercice 2011 annonçait que celui-ci marquerait le début d’une entreprise de réduction du déficit d’une ampleur inédite.

De plus, si le gouvernement a promis des coupes importantes dans les dépenses de l’Etat, il a surtout indiqué qu’il comptait le faire “d’une manière qui soit favorable à la croissance”, comme l’a redit mercredi le secrétaire au Trésor Timothy Geithner.

Dans son discours de politique générale du 25 janvier, le président américain Barack Obama a mis l’accent sur les “investissements” que l’Etat veut réaliser pour la recherche et le développement, les infrastructures, ou les énergies non-fossiles, plus que sur la façon dont il coupera dans les dépenses.

Les ministres des Finances du G20 doivent se retrouver les 18 et 19 février à Paris. Les Etats-Unis, comme les autres pays avancés, se sont engagés à réduire leurs déficits afin d’aider au rééquilibrage de l’économie planétaire.

En la matière, le Fonds monétaire international a salué récemment les efforts accomplis par l’Europe mais a critiqué la négligence américaine.