Le succès du Huffington Post “oblige à repenser” Le Monde selon Izraelewicz

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ège du journal Le Monde le 10 février 2011 à Paris (Photo : Martin Bureau)

[14/02/2011 11:25:46] PARIS (AFP) Le succès du Huffington Post, le plus influent et prestigieux des nouveaux journaux américains en ligne, “oblige à repenser” Le Monde, assure Erik Izraelewicz, élu directeur du quotidien jeudi, à l’occasion de son premier éditorial publié en une de l’édition datée de mardi.

“Dans notre métier, l?information, la révolution portée par le numérique n’en finit pas de modifier la donne. L’expérience, parmi d?autres, du Huffington Post, aux Etats-Unis, nous oblige à repenser notre journal, à nous situer dans une culture multimédia”, écrit le journaliste, 56 ans.

“Là-bas, poursuit-il, en moins de cinq ans, ce site d’information politique en ligne, créé ex nihilo, s?est imposé comme un véritable journal de référence, venant concurrencer les plus grands quotidiens du pays. Il vient d?être racheté par AOL, un fournisseur d’accès à internet, pour un prix deux fois supérieur à celui payé par les nouveaux propriétaires du Monde”.

Il y a une semaine, AOL a annoncé avoir acquis le Huffington Post pour 315 millions de dollars (234 millions d’euros). Il revendique quelque 25 millions de visiteurs par mois.

“La mission du Monde reste inchangée: il doit +assurer au lecteur des informations claires, vraies, et dans la mesure du possible, rapides, complètes+, pour reprendre les mots utilisés, en décembre 1944, par le fondateur du journal, Hubert Beuve-Méry”, souligne également Erik Izraelewicz.

“Depuis cette époque, l’économie de l’information s’est radicalement transformée. Le lecteur d’aujourd’hui est différent de celui d’hier. Il a appris le départ de Moubarak – pour s’en réjouir – par une +alerte+ sur son portable. Il a suivi cette nouvelle +chute des murs+ sur ses écrans, il veut en comprendre les enjeux, les risques et être au fait des débats qu’elle ouvre dans son quotidien”.

Dans le projet qu’il avait rédigé comme candidat à la direction du Monde, Erik Izraelewicz avait notamment défendu le principe d’une fusion des rédactions papier et web: “Avoir deux équipes différentes pour produire une même marque, ce n’est ni économiquement, ni éditorialement tenable”.