Avoirs de Moubarak : Paris “à la disposition de la justice égyptienne”

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évrier 2011 au Caire (Photo : Khaled Desouki)

[14/02/2011 13:41:42] PARIS (AFP) La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a assuré lundi que Paris se tenait “évidemment à la disposition de la justice égyptienne” pour examiner la situation des avoirs que détiendrait en France le président égyptien déchu Hosni Moubarak et son entourage.

“Nous sommes évidemment à la disposition de la justice égyptienne comme nous sommes à la disposition de la justice tunisienne pour effectuer toute démarche à cet effet”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Paris.

Mme Lagarde s’est par ailleurs déclarée “sûre que cette question sera évoquée à l’échelon européen”, interrogée sur son inscription à l’ordre du jour d’une réunion des ministres des Finances européens prévue ce lundi à Bruxelles.

La France qui “soutient activement une initiative de la Banque mondiale” sur le recouvrement des avoirs volés (Stolen Asset Recovery, STaR) “exécutera évidemment ses engagements dans ce cadre”, a-t-elle encore souligné.

Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, n’avait cependant encore publié aucun communiqué lundi pour appeler les établissements financiers français à lui signaler tout mouvement de fonds suspect comme elle l’avait fait dans les heures qui avaient suivi la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, s’est dit lundi favorable à un gel des avoirs d’Hosni Moubarak, à l’instar de la décision prise vendredi par la Suisse. La porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Maja Kocijancik, n’a pour sa part pas exclu une telle option au niveau européen, mais indiqué que l’UE attendrait une demande en ce sens du Caire pour agir.

La Suisse avait décidé dès vendredi de geler “avec effet immédiat” les avoirs que le président Moubarak et son entourage pourraient avoir chez elle comme elle l’avait déjà fait en janvier pour le président tunisien Ben Ali et le chef d’Etat sortant ivoirien Laurent Gbagbo.

Dimanche, le ministre britannique du Commerce, Vince Cable, avait appelé à une “action internationale concertée” autour des avoirs de l’ancien président Egyptien, estimant que cela n’avait “pas de sens pour un gouvernement d’agir tout seul”.

Après 18 jours de contestation massive, l’ancien président Hosni Moubarak a remis le pouvoir vendredi aux forces de l’armée égyptienne, provoquant des mouvements de liesse générale en Egypte et dans d’autres pays de la région.