Ces dernières heures
la situation chez Tunisie Telecom a connu une nette dégradation. Mobilisation de quelques 200
à 300 personnes devant le siège de l’entreprise aux Berges du Lac 2 –mais également dans toutes les régions du pays, nous a-t-on signalé- avec des slogans qui nous rappellent les derniers moments de l’ancien régime, et qui réclament désormais le départ du PDG, en plus des “contractuels“.
Les agents de Tunisie Télécom veulent également la mise en place d’une
commission d’enquête sur des “affaires de corruption“ au sein de l’entreprise, notamment au niveau de la passation des marchés, des achats voire des recrutements. Ils affirment que leur mouvement n’a pas un but revendicatif salarial, mais
l’assainissement de la société et la résolution de différents problèmes.
Pour l’heure, le syndicat de Tunisie Télécom a appelé
à la reprise du travail cet après-midi, en attendant la réunion des représentants de la société dans les 24 gouvernorats du pays.
Dans cette atmosphère on ne peut plus tendue, le secrétaire d’Etat aux Technologies de la communication, Sami Zaoui, a précisé que l’administration est toujours ouverte au dialogue.
Deux réunions ont eu lieu le samedi 12 février et le lundi 14 février. La première a duré 12 minutes, la deuxième a été interrompue au bout de quelques minutes à cause des conditions
posées par le syndicat. Ce dernier refuse, ajoute-t-il, la présence du PDG et demande
le licenciement des contractuels. Responsabilité envers le pays et envers les 8 mille salariés de TT oblige, la réunion a été suspendue, regrette M. Zaoui.
La position du secrétariat d’Etat concernant les contractuels est claire et elle
reste dans la ligne de l’accord signé le 9 févier,
notamment, concernant l’harmonisation des régimes salariaux chez Tunisie
Telecom. Au niveau de l’application, on estime qu’il faut donner du temps à la direction générale de TT pour assurer la continuité des services,
et on donne pour exemple le fait que les grandes entreprises
internationales, interdisent, par exemple, le déplacement dans le même avion de plus de 10 cadres de son staff… que dire de 63 cadres!
Alors quelle sera la position du syndicat, qui devrait se réunir
le 15 février? Sans rien présager, certains à Tunisie Télécom sont conscients des enjeux et se montrent soucieux de l’avenir de l’entreprise. Wait and see, comme disent les Anglo-saxons.