Un smartphone Nokia (Photo : Markku Ulander) |
[14/02/2011 17:22:26] HELSINKI (AFP) Jusqu’à 6.000 emplois sont menacés chez Nokia en Finlande après l’alliance avec l’américain Microsoft, avec probablement 3.000 à 4.000 licenciements attendus cet été, a déclaré lundi à l’AFP le dirigeant d’un grand syndicat finlandais.
“Dans le pire scénario, il pourrait y avoir 6.000 suppressions d’emplois. Je pense que le chiffre le plus réaliste est entre 3.000 et 4.000”, a déclaré Antti Rinne, président du Syndicat des employés salariés (TU), qui regroupe environ 130.000 personnes.
Nokia, dont la part de marché s’est effondrée depuis deux ans, emploie actuellement environ 20.000 personnes en Finlande, pour des effectifs mondiaux de 132.000 personnes pour le numéro un mondial des téléphones mobiles.
Pour tenter de contrer l’essor des américains Apple et Google sur ses marchés, Nokia a annoncé vendredi qu’il utiliserait dans ses “smartphones” (“téléphones intelligents”) le système d’exploitation pour téléphones de Microsoft, Windows Phone.
Son nouveau PDG, le Canadien Stephen Elop, a indiqué qu’il y aurait des suppressions d’emplois “substantielles” dans le monde et en Finlande. La recherche et développement du groupe, qui travaille sur les propres systèmes d’exploitations de Nokia (Symbian et MeeGo), devrait faire en grande partie les frais de cette nouvelle politique.
“Les gens sont très inquiets, ils savent que tout le système est changé. Ils ont compris qu’ils ne vont pas tous pouvoir garder leur emploi”, explique M. Rinne.
S’ils se confirment, les licenciements devraient avoir lieu “en juin ou juillet”, selon lui. Quelque 1.500 emplois chez les sous-traitants pourraient également faire les frais des restructurations de Nokia, estime le syndicaliste.
L’annonce de licenciements à venir chez Nokia, fleuron du pays nordique de 5,3 millions d’habitants, a suscité les protestations d’Helsinki, qui a dénoncé “le plus grand changement structurel” frappant le secteur finlandais des nouvelles technologies.