Zone euro : les Etats divergent sur les priorités pour prévenir les crises

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çaise Christine Lagarde et finlandais Jyrki Katainen, le 14 février 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[14/02/2011 17:42:32] BRUXELLES (AFP) Les ministres des Finances de la zone euro ont exprimé des divergences lundi sur le choix des priorités pour éviter de nouvelles crises, certains s’inquiétant de la lenteur à renforcer le Fonds de secours financier, alors que l’Allemagne exige des contreparties préalables.

Le plus important est “de faire en sorte que les 440 milliards d’euros (dont est théoriquement doté le Fonds de secours) puissent être utilisés et de donner au Fonds un peu plus de flexibilité pour opérer sur les marchés”, a souligné le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, en marge d’une réunion avec ses homologues de la zone euro à Bruxelles.

A ses yeux, la remontée actuelle des taux d’intérêt des obligations des pays fragiles de l’Union monétaire s’explique “probablement” par le fait que “nous sommes trop lents pour prendre les décisions nécessaires”.

La pression des investisseurs se fait à nouveau sentir, après une période d’accalmie.

Les taux d’intérêt que doivent payer les pays les plus fragiles de la zone euro pour emprunter à échéance de dix ans ont recommencé à augmenter ces derniers jours: ils évoluaient à 11,45% environ pour la Grèce lundi, à 8,9% pour l’Irlande, à 7,25% pour le Portugal, à 5,4% pour l’Espagne et près de 4,8% pour l’Italie.

En cause: les investisseurs attendent toute une série de décisions prévues par les Européens pour le mois de mars visant à doter l’Union monétaire d’un dispositif anti-crise complet.

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évrier 2011 (Photo : Georges Gobet)

Ces derniers travaillent notamment à un renforcement du Fonds de soutien actuel de la zone euro, créé en mai 2010.

Il s’agit d’augmenter la capacité effective de prêt de ce Fonds, actuellement inférieure aux 440 milliards d’euros dont il est officiellement doté, afin de faire face à de nouvelles crises de la dette. Le mécanisme pourrait aussi se voir doter de nouveaux outils, comme la capacité à racheter de la dette publique.

Les Européens discutent en outre du futur Mécanisme de stabilité permanent de la zone euro, appelé à remplacer à partir de 2013 le Fonds temporaire actuel.

En parallèle, ils travaillent à un renforcement de leur discipline budgétaire commune, ainsi qu’à la coordination des politiques nationales et à un renforcement de leur compétitivité. L’Allemagne, soutenue par la France, en fait une condition pour accepter de continuer à payer pour les Etats en difficulté, dans le cadre du Fonds de secours.

“Il faut que ce soit un paquet global” comprenant tous les éléments, a souligné lundi le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.

“Nous allons évoquer l’ensemble des questions relatives à la zone euro, à l’euro, à la stabilité, la croissance, la compétitivité, la convergence”, lui a fait écho son homologue française, Christine Lagarde, avec l’objectif de parvenir à un résultat le 11 mars.

Les dirigeants de la zone euro se retrouveront ce jour là pour une réunion exceptionnelle consacrée à la proposition controversée franco-allemande de pacte de compétitivité européen.

Le projet franco-allemand fait toutefois grincer des dents plusieurs pays européens.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, s’est montré dubitatif lundi. Il a demandé à voir “en quoi un tel pacte constitue une plus-value” par rapport à ce qui existe déjà.