Il vient d’assurer Mohamed Ghannouchi que cette institution internationale, la
première à le faire ouvertement, est prête à soutenir la révolution tunisienne.
Donald Kaberuka, président du groupe Banque africaine de développement (BAD)
parle de 4 priorités:
– soutenir le budget de l’Etat avec des décaissements rapides de 500 millions de
dinars pouvant aller jusqu’à un plafond de 1.000 MDT ;
– soutenir les solutions trouvées pour les régions les plus pauvres du pays;
– accompagner la nouvelle démocratie par l’intégration de la gouvernance à tous
les niveaux;
– dynamiser les infrastructures pour rendre la balance plus équitable entre les
régions.
Ceci étant dit, nous avons sollicité l’opinion de M. Kaberuka à propos de ce
qu’affirmait il y a juste quelques jours Mustapha-Kémal Nabli, le gouverneur de
la Banque centrale de Tunisie, à savoir que la Tunisie avait un sursis d’un mois
au maximum avant que toute la machine de production ne reprenne à plein régime,
sinon nous courrons à la catastrophe. Et c’est sur la base de son expérience de
la Tunisie ainsi que des rapports que ses conseillers et ses enquêteurs lui
préparent sur la transition de notre pays que M. Kaberuka nous a répondu:
“L’affaiblissement de l’appareil productif tunisien s’est déjà fait sentir dès
2009 avec un taux de développement de 3% (la moitié du taux de 2007) et même si
la transition se passe bien, les projections de la BAD pour 2011 montrent que
l’économie tunisienne aura, au mieux, un taux de développement du PIB de l’ordre
de 1,5% cette année et, quand on compare ce chiffre aux taux de croissance
démographique (qui est de l’ordre de 1,6%), on se rend compte que nous sommes en
face d’une contraction économique! Cela fait que je partage le sentiment de M.
Nabli, le gouverneur de la BCT. Il a raison, si dans un mois cela ne repart pas,
on risque certains déséquilibres“.