Tunisie : l’UE va débloquer plus de 250 millions d’euros, la BAD s’engage aussi

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éenne Catherine Ashton rencontre des responsables tunisiens le 14 février 2011 à Tunis. (Photo : Fethi Belaid)

[14/02/2011 19:39:35] TUNIS (AFP) L’UE va débloquer plus de 250 millions d’euros pour la Tunisie d’ici 2013 et espère aider à l’organisation en mars d’une conférence internationale sur les réformes politiques et économiques, a déclaré lundi à Tunis la chef de la diplomatie européenne, la Britannique Catherine Ashton.

“Nous allons immédiatement débloquer 17 millions d’euros pour aider le gouvernement. Mais il y aura 258 millions d’euros de l’UE d’ici 2013”, a dit Mme Ashton en visite de quelques heures dans la capitale tunisienne.

Mme Ashton a par ailleurs indiqué que le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi organiserait en mars à Carthage une conférence internationale sur les réformes politiques et économiques avec l’aide de l’Union européenne.

“L’UE aidera activement à l’organisation de la conférence internationale que les Tunisiens souhaitent organiser en mars”, a-t-elle dit.

L’Union accorde actuellement à la Tunisie entre 80 et 90 millions d’euros par an en aides non remboursables. Et la Banque européenne d’investissement (BEI) a octroyé en 2010 un prêt de 500 millions d’euros pour les infrastructures.

Mme Ashton a également espéré une ratification du “statut avancé” de la Tunisie auprès de l’UE après les élections présidentielle et législatives prévues dans six mois.

“Nous allons entamer la discussion du statut avancé avec les autorités de transition et nous espérons qu’il sera prêt à être ratifié par le gouvernement issu des élections”, a-t-elle dit.

L’UE avait entamé en mai 2010, avec le régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, des négociations en vue d’accorder à la Tunisie un statut avancé, ouvrant la voie à un traitement douanier préférentiel pour les échanges et à une libéralisation en matière de visas. Mais elles n’avaient pas fait de progrès sensibles depuis leur ouverture. Le Maroc en bénéficie déjà.

Par ailleurs, la Banque africaine de développement (BAD) s’est dite “prête” à assurer 500 millions à un milliard de dollars de crédits d’aide aux projets si le gouvernement tunisien de transition définit ses priorités, a déclaré lundi à Tunis son président Donald Kaberuka.

“La banque est prête à assurer une enveloppe de 500 millions à 1 milliard de dollars de crédits d’aide aux projets mais cela dépendra des besoins de l’Etat qui est en train de fixer ses priorités”, a déclaré M. Kaberuka au cours d’une conférence de presse.

M. Kaberuka a indiqué avoir affirmé au Premier ministre Mohamed Ghannouchi “la disposition de la BAD à accompagner la transition démocratique et à l’aider dans les projets que le gouvernement élaborera pour lutter contre le chômage et les inégalités régionales”.

Dans une interview à l’AFP la semaine dernière, M. Kaberuka avait indiqué que la Banque pouvait mettre à la disposition de la Tunisie de nombreux instruments tels que des appuis budgétaires directs au gouvernement, des financements de projets, des garanties et des financements pour le secteur privé, ainsi que des dons pour l?assistance technique et les études stratégiques.

La Tunisie est le deuxième client de la BAD avec un montant de plus de 4,5 milliards de dollars depuis 1968.

Le responsable a par ailleurs jugé lundi qu’à ce rythme “la croissance ne dépassera pas 1,5 % pour 2011”. Fin janvier, le Fonds monétaire international (FMI) avait estimé que l’instabilité politique en Tunisie pourrait le contraindre à ramener à 3-4% sa prévision actuelle d’une croissance de 5% en 2011.

M. Kaberuka a enfin déclaré qu’il ne prévoyait pas de relocaliser le siège temporaire de la BAD, installé depuis huit ans à Tunis en raison de la crise politique à Abidjan, son siège historique.