L’inflation toujours élevée en Chine, de nouvelles mesures attendues

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ète des légumes sur un marché à Pékin, le 15 février 2011. (Photo : Peter Parks)

[15/02/2011 09:32:43] PEKIN (AFP) La Chine a annoncé mardi une hausse des prix à la consommation moins forte qu’attendu de 4,9% pour janvier, mais les analystes estiment que le gouvernement devra continuer à prendre des mesures pour endiguer une pression inflationniste qui reste forte.

L’inflation continue de toucher en priorité les prix alimentaires, qui ont progressé en janvier de 10,3% sur un an, ce qui la rend plus pénalisante pour les Chinois les plus modestes, qui dépensent une plus grande part de leurs revenus pour se nourrir.

La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l’inflation, avait atteint 5,1% en novembre et 4,6% en décembre. Sur l’ensemble de l’année 2010, elle s’élevait à 3,3%.

Alors que le nord de la Chine connaît une grave sécheresse qui menace la récolte de blé d’hiver, les prix des céréales ont grimpé de 15,1% et ceux des fruits frais ont explosé de 34,8%, a détaillé le Bureau national des statistiques (BNS).

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ète des fruits à Pékin, le 15 février 2010. (Photo : Peter Parks)

Le BNS a précisé que le chiffre de janvier était “inférieur aux attentes du marché”. Les analystes cités la semaine dernière par l’agence Dow Jones s’attendaient à 5,4% de hausse des prix.

La pression sur les prix va rester “inconfortablement élevée” durant les mois à venir”, a néanmoins estimé Brian Jackson, économiste à la Royal Bank of Canada basé à Hong Kong.

L’inflation en Chine est alimentée par une très forte expansion des liquidités en circulation depuis le plan de relance destiné à contrer les effets de la crise financière internationale.

Ce plan s’était notamment traduit par un quasi-doublement des nouveaux prêts accordés par les banques en 2009.

Pour le mois de janvier, la banque centrale a annoncé une croissance de ces prêts moins forte que prévu, à 1.040 milliards de yuans (117 milliards d’euros), soit 318 milliards de moins qu’en janvier 2010.

Depuis le début de l’année, la banque centrale a relevé les taux de référence de 25 points de base, après deux relèvements identiques à l’automne, et procédé à une nouvelle hausse des taux de réserves obligatoires des banques, déjà rehaussées six fois en 2010.

Dans les mois à venir, “la politique (de Pékin) va rester concentrée sur la maîtrise de l’inflation, et nous nous attendons à des hausses de 50 points de base des taux d’intérêt et à une appréciation plus rapide de la monnaie”, a poursuivi M. Jackson.

Une hausse du yuan permettrait, en augmentant les importations, de réduire le gonflement de la masse monétaire provoqué par l’accroissement constant des réserves de change du pays, qui dépassent 2.800 milliards de dollars.

“D’une manière générale, la pression inflationniste demeure très élevée”, a déclaré à l’AFP Yao Wei, une économiste de la Société Générale basée à Hong Kong.

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égumes dans un supermarché de Yichang, une province de Chine, le 15 février 2011.

“L’indice des prix est un peu inférieur” à nos attentes, selon elle, “mais cela ne change pas le fait que l’économie est d’une manière générale en surchauffe”, a-t-elle encore estimé.

L’indice des prix à la production, qui donne une idée de l’évolution des prix à la consommation dans les prochains mois, a progressé à 6,6% en janvier, contre 5,9% en décembre.

Le BNS a précisé qu’il avait révisé ses méthodes de calcul de l’indice des prix, notamment pour accorder un poids plus important aux dépenses liées au logement, qui comprennent les loyers et les charges mais pas les prix d’achat des appartements. Ces dépenses ont augmenté de 6,8% le mois dernier, par rapport à janvier 2010.

Le nouvel indice accorde en revanche un peu moins d’importance aux prix alimentaires.

D’autres éléments de calcul du nouvel indice ont aussi été modifiés, comme le nombre de points de vente sur lesquels porte l’enquête du gouvernement, qui a été augmenté pour atteindre 63.000.

Le BNS affirme que sa nouvelle méthode de calcul aboutit à une hausse plus importante de l’indice des prix: 4,942% contre 4,918% avec l’ancienne méthode.