La baisse des prix des tablettes s’amorce, la banalisation s’esquisse

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ésentée à Barcelone le 14 février 2011 (Photo : Josep Lago)

[15/02/2011 15:46:45] BARCELONE (AFP) A tous les prix, de toutes les tailles, les nouvelles tablettes arrivent en force sur un marché encore écrasé par Apple et la multiplication des annonces de lancements laisse présager une banalisation de l’appareil comparable à celle des “smartphones”.

“Le frein au développement de la tablette est le prix”, constate le directeur marketing de LG France, Sébastien Girard, en présentant le nouvel Optimus Pad du constructeur coréen au Salon mondial du mobile à Barcelone.

En France, 435.000 de ces appareils ont été vendus en 2010, dont 160.000 pour les fêtes de fin d’année, selon l’institut GfK. Mais le vrai décollage est attendu cette année: au plan mondial, 54,8 millions d’unités devraient être commercialisées, contre 19,5 millions en 2010, pronostique le cabinet Gartner.

Acheter une tablette “nue” au prix fort, ou l’acheter bien moins cher car subventionnée par un opérateur, mais en s’engageant pour 12 à 24 mois en la couplant à un forfait internet 3G ? C’est le dilemme des technophiles qui voudraient s’offrir ce nouvel objet du désir que sont les tablettes multimédia.

“Le développement futur dépendra de la capacité à trouver un point d’entrée plus bas pour toucher une cible plus large”, martèle M. Girard.

Pour lui, avec la multiplication des produits, on “peut s’attendre à une baisse des prix rapide. D’ici 18 mois les prix seront plus accessibles”.

La vente par les opérateurs téléphoniques, qui acceptent de prendre à leur charge une partie du coût de l’appareil, a permis un décollage vertical du marché des “smartphones”. On en n’est pas encore là avec les tablettes.

En France, par exemple, seuls deux modèles sont proposés dans les boutiques des opérateurs: l’iPad d’Apple et la Galaxy Tab de Samsung.

Mais le fabricant français Archos, qui a choisi de contourner les opérateurs en s’adressant directement au consommateur avec des prix bien inférieurs à ceux de l’américain, n’a pas non plus suscité l’engouement du public.

Pour l’instant, “la tablette est vue comme un complément du PC et du smartphone”, note Mohssen Toumi, analyste au cabinet booz&co.

Pour contourner l’obstacle prix, certains opérateurs ont décidé de concevoir leur propre tablette, comme France Télécom, qui lance l'”Orange Tablet” en Roumanie, Pologne, Slovaquie et Espagne, avec un prix très bas (jusqu’à 1 euro) selon le forfait choisi.

Ces pays ont été choisis “car le pouvoir d’achat y est plus faible et on ne peut pas espérer y vendre des iPad ou des Galaxy Tab” en nombre, souligne la directrice des services mobiles d’Orange, Anne Bouverot.

Par ailleurs, une autre piste se dessine pour doper les ventes de tablettes par les opérateurs, sans effrayer le client en lui imposant un nouvel abonnement 3G coûteux: la possibilité de partager le même forfait entre le smartphone et la tablette.

C’est ce que proposent Archos et le fabricant de téléphones Alcatel One Touch, propriété du géant chinois de l’électronique TCL, par le biais d’une fonction “One Touch Connect” qui permettra “de partager automatiquement la connexion 3G de son téléphone avec sa tablette Archos”.

Les clients sont intéressés, selon Orange, qui est “en train de travailler sur des offres tarifaires qui puissent répondre à ça”, moyennant un surcoût de quelques euros de l’abonnement du smartphone, indique Mme Bouverot.