éricaine Hillary Clinton, le 15 février 2011 à Washington (Photo : Brendan Smialowski) |
[15/02/2011 21:19:47] WASHINGTON (AFP) La secrétaire d’Etat américaine a plaidé mardi pour la liberté sur internet, affirmant que les pays qui censurent la toile risquent de subir un retour de bâton, comme l’Egypte et la Tunisie.
Dans un discours prononcé devant l’université George Washington dans la capitale américaine, Mme Clinton a en outre affirmé que la diffusion de milliers de câbles diplomatiques américains par WikiLeaks était le résultat d’un “vol” qui ne remettait pas en cause l’engagement des Etats-Unis envers la liberté d’accès à internet.
Dans son deuxième discours sur le sujet en un an, Mme Clinton a souligné que les Etats-Unis soutenaient les “libertés d’expression, de réunion et d’association en ligne”, appelant les autres pays à faire de même.
“Nous sommes à un moment critique”, a dit Mme Clinton. “Les choix faits aujourd’hui détermineront à quoi ressemblera internet à l’avenir”.
Elle a assuré que les Etats-Unis continueraient d’aider “les gens qui se trouvent dans un environnement d’oppression sur internet”.
“Internet est devenu l’espace public du XXIe siècle”, a-t-elle ajouté, estimant que les manifestations en Egypte et en Iran alimentées par Facebook, Twitter et YouTube reflètaient “la puissance des technologies de connexion en tant qu’accélérateurs du changement politique, social et économique”.
“Regardez ce qui s’est passé en Tunisie, où l’activité économique en ligne a été une part importante des liens économiques du pays avec l’Europe, alors que la censure en ligne était du niveau de celle de la Chine ou de l’Iran”, a-t-elle souligné. Puurtant dans ce pays, “les gens, particulièrement les jeunes, ont trouvé des moyens d’utiliser les nouvelles technologies pour s’organiser et partager leurs griefs”.
“Cela a contribué à alimenter un mouvement qui a mené à un changement révolutionnaire”, a souligné Mme Clinton. “Ceux qui répriment la liberté sur internet arrivent peut-être à empêcher l’expression pleine et entière des aspirations de leur peuple pendant un moment, mais pas pour toujours”, a-t-elle averti.
Mme Clinton a cité la Chine, Cuba, l’Iran, la Birmanie, la Syrie et le Vietnam parmi les pays qui restreignent la liberté sur internet.
“En Iran, les autorités ont bloqué les sites de l’opposition et des médias, ciblé les réseaux sociaux et volé des informations permettant d’identifier leurs propres citoyens pour pouvoir les traquer”, a-t-elle dit.
Elle a annoncé que quelques jours après avoir ouvert des comptes Twitter en persan et en arabe pour communiquer directement avec les habitants du Moyen-Orient, le département d’Etat allait lancer des comptes en chinois, russe et hindi.
Mme Clinton a par ailleurs condamné dans son discours la diffusion de milliers de câbles diplomatiques américains par WikiLeaks. Mais, a-t-elle assuré, le gouvernement américain n’a joué aucun rôle dans la décision prise par plusieurs sociétés comme Amazon, MasterCard, Paypal et Visa de boycotter WikiLeaks.
“Il y a eu des informations, dans les jours qui ont suivi la fuite, selon lesquelles le gouvernement américain est intervenu pour forcer des sociétés privées à refuser leurs services à WikiLeaks”, a-t-elle dit. “Cela n’a pas été le cas”.
“Les décisions qu’ont prises des entreprises privées concernant la conduite de leurs affaires dans le cadre de leur propre politique envers WikiLeaks ne l’ont pas été à la demande ou suite à la suggestion de l’administration Obama”, a-t-elle insisté.