Tunisie : Le dinar convertible s’apprécie


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juin 2014, le dinar est…enfin convertible. Cela faisait des années qu’on le
voulait, qu’on en rêvait sans le pouvoir.

C’est enfin possible, l’économie ainsi que les entreprises ont gagné en
compétitivité et ont réussi le pari de faire de la Tunisie une puissance
exportatrice en Afrique.

La découverte de nouveaux gisements de phosphates à Gafsa et dans ses environs
ainsi que celle d’importantes réserves de gaz naturel ont prouvé leur
rentabilité. Celles se trouvant à Miscar et sur la plateforme Amilcar à Gabès
ont fait de la place de Tunis une plateforme d’échanges conséquents pour une
communauté trans-sectorielle. Le secteur des services ainsi que les industries à
haute valeur ajoutée, surtout aéronautiques et électroniques, ont œuvré pour
faire de la Tunisie un marché de choix.

Les étrangers qui, il y a quelques années, ne pouvaient concevoir d’user du
dinar en tant que monnaie d’échange, le font plus volontiers aujourd’hui. Pour
eux, il est naturel d’utiliser la monnaie nationale dans l’achat des biens et
des services en Tunisie car le rapport qualité/prix répond aux normes
internationales. Ces mêmes entreprises sollicitent le dinar pour pouvoir
réaliser des investissements dans un pays dont le taux de croissance varie entre
8 et 10% depuis 2012.

Quant à l’emploi, nous avons assisté à une progression substantielle de
l’embauche avec près de 100.000 postes d’emplois en 2012, 150.000 en 2013 et un
peu plus prévue d’ici la fin de cette année. Une grande partie de ces emplois a
été absorbée par les secteurs à haute valeur ajoutée. La Tunisie avait également
mis en place un ensemble d’incitations visant à encourager la création de
banques tournées vers un modèle de développement accordant la priorité au
financement de projets créateurs d’emplois et favorisant une croissance axée sur
le développement durable.

Aujourd’hui, nous sommes agréablement surpris de constater que l’équilibre entre
l’offre et la demande est arrivé à un tel point que pour la première fois depuis
des années, le dinar commence à s’apprécier.

Il faut dire que les réformes engagées depuis 2011 ont été pour beaucoup dans
cet état de choses. Elles ont touché, entre autres, le secteur financier et ont
facilité la mise en place d’une panoplie de produits et de services innovants
d’assurance, d’intermediation ou de paiement que d’autres places financières
pourraient bien lui envier; la Tunisie a promulgué un ensemble de lois
incitatives et encourageantes pour les investisseurs étrangers. Des taux
attractifs ont été appliqués pour des investissements utiles.

Le marché financier national a gagné en maturité et en professionnalisme. Les
institutions financières installées sur la place de Tunis réalisent de plus en
plus des transactions de gros montants.

A ce jour, nous pouvons dire que le planning précis de mise en œuvre pour la
réalisation d’une place financière à Tunis, allié à un cadre réglementaire
souple, rigoureux et transparent et à une offre étoffée de produits et de
services financiers, a plaidé pour que Tunis devienne une place financière
nationale et régionale. La capitale abrite aujourd’hui une quantité importante
d’institutions financières, de banques, d’investisseurs institutionnels, de
marchés boursiers, d’assureurs et de bailleurs de fonds et peut s’enorgueillir
d’une bonne gouvernance financière.

La révision de la politique, auparavant interventionniste de la Banque centrale
qui veille aujourd’hui au respect par les banques et les établissements
financiers des règles de gestion et des normes prudentielles en place, a
également porté ses fruits. Nous remarquons beaucoup moins d’abus dans les
secteurs bancaires public et privé.

Quant à la Bourse nationale, et après être passée de 53 entreprises cotées à 150
en l’espace de trois ans, elle est devenue incontournable non seulement pour ce
qui est des transactions boursières mais également pour les PME qui y recourent
volontiers pour y lever des fonds.

Il est loin le temps où nous estimions que Tunis, pôle financier, était tout
juste une comédie de plus conçue et réalisée par la vieille garde de l’ancien
régime.