Sables bitumineux : Greenpeace veut faire bouger Total grâce aux actionnaires

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Des sables bitumineux (Photo : Mark Ralston)

[16/02/2011 13:13:12] PARIS (AFP) Greenpeace et la société de gestion d’actifs Phitrust ont annoncé mercredi une initiative visant, grâce aux actionnaires, à pousser le géant pétrolier Total à communiquer sur l’impact environnemental de ses projets d’exploitation de sables bitumineux au Canada.

“Ce sera la première résolution sur des sujets environnementaux présentée en France pour une assemblée générale”, a affirmé Denis Branche, directeur général délégué de Phitrust, au cours d’un point de presse à Paris.

Il s’agit, par ce texte, qu’ils souhaitent déposer pour l’assemblée générale du 13 mai, de demander une modification de l’article 14 des statuts de l’entreprise. On y ajoutrait l’obligation pour le conseil d’administration d’inclure “l’impact des risques environnementaux et sociaux de l’ensemble des projets de sables bitumineux” dans le rapport annuel de gestion des comptes consolidés.

Total a prévu d’investir entre 11 et 14,5 milliards d’euros dans l’exploitation des sables bitumineux, dont le Canada dispose de réserves prouvées de 170 milliards de barils.

La production actuelle du géant français dans cette région atteint environ 20.000 barils par jour dans la province d’Alberta (ouest du Canada). Les écologistes dénoncent une activité particulièrement nocive pour les forêts, l’eau et les populations autochtones.

Phitrust Active Investors gère les avoirs de fonds d’investissement ayant 3 millions d’euros de titres Total.

Greenpeace, associée à l’ONG américaine Natural Resources Defense Council (NRDC), et Phitrust espèrent convaincre un nombre suffisant d’actionnaires représentant au moins 0,5% du capital pour pouvoir officiellement déposer la résolution. Pour être adoptée la résolution devrait être votée par 66% des voix à l’assemblée générale.

“Si on arrive simplement à la déposer, ce sera déjà une victoire car Total devra alors informer tous les actionnaires de l’existence de notre résolution avec le mot risque environnemental dans le texte”, a souligné Anne Valette de Greenpeace France.