éléphone portable avec un électrocardiogramme intégré, au Salon CommunicAsia 2010 à Singapour, le 16 juin 2010 (Photo : Roslan Rahman) |
[17/02/2011 12:16:42] BARCELONE (AFP) Contrôler votre rythme cardiaque, votre diabète, vous informer sur les MST: le téléphone portable se met de plus en plus au service de la santé, avec des moyens efficaces de prévention.
“Un docteur dans votre poche!”, peut-on lire sur la brochure de l’entreprise EPI, installée à Singapour et qui présente son innovation au Congrès mondial de la téléphonie mobile, organisé de lundi à jeudi à Barcelone.
Le produit s’appelle EPI Life, un téléphone portable avec un électrocardiogramme intégré. L’appareil, un “smartphone”, mesure vos pulsations par une simple pression des doigts de la main sur un capteur et envoie les données à un centre d’appel médical de Singapour ouvert 24 heures sur 24.
“Nous pensons que c’est une révolution. C’est prouvé cliniquement”, assure le Dr Chow U-Jin, directeur médical d’EPI (Ephone international).
“Partout dans le monde, vous pouvez l’utiliser comme un téléphone mais aussi envoyer un ECG (électrocardiogramme) et avoir une réponse”, ajoute à l’AFP M. Chow. “Si la réponse est normale, vous recevez un SMS seulement. Si c’est grave, on vous appelle, +Monsieur, une ambulance arrive+. Nous avons trois hôpitaux à Singapour qui recevront l’information” sur votre état de santé.
L’EPI Life coûte 700 dollars (soit 516 euros), le prix d’un “smartphone” haut de gamme. Deux mille exemplaires ont été lancés sur le marché depuis novembre 2010.
“La cible la plus évidente sont les gens avec des problèmes de coeur”, souligne Dr Chow, ajoutant que trois formules sont disponibles: 10, 30 ou 100 contrôles par mois.
Ce produit, également disponible dans une version mini (99 dollars) avec cette fois un appareil plus petit à relier par connexion “Bluetooth” à votre “smartphone”, devrait bientôt arriver en France et en Espagne.
Mais la santé préventive par téléphone portable, baptisée mHealth (Mobile Health) et qui connaît un succès grandissant depuis quelques années, ne concerne pas uniquement les appareils dernière génération.
Beaucoup de ces services sont disponibles par SMS ou MMS, que les anciens mobiles sont à même de recevoir.
La société Health Company, qui couvre l’Arabie saoudite et le Koweït, envoie à environ 430.000 clients par mois des informations en arabe ou en anglais concernant le diabète, la sexualité, l’obésité, la santé des enfants…
“Vous pouvez aussi faire une consultation par SMS”, indique le vice-président d’Health Company, Fahad S. Al-Orifi. “Ce SMS arrive sur notre site internet et l’un de nos docteurs vous répondra sur votre téléphone”.
La “Mobile Health” se développe également dans les pays les plus pauvres, où elle est appelée à jouer un rôle majeur selon Kazi Islam, PDG de Grameenphone au Bangladesh, un pays qui compte 156 millions d’habitants, moins de 3.000 hôpitaux, mais 66 millions de personnes avec un accès au téléphone portable.
“La plupart des femmes n’ont pas accès à l’information sur la santé, explique Kazi Islam. 75% des femmes de 15 à 24 ans n’ont jamais entendu parler des MST” (maladies sexuellement transmissibles).
“Avec un simple SMS nous envoyons de l’information aux futures mères. C’est une aide nécessaire”.