énérale du Congrès mondial de la téléphonie mobile à Barcelone, le 16 février 2011 (Photo : Josep Lago) |
[17/02/2011 12:30:45] BARCELONE (Espagne) (AFP) Les “smartphones”, petits bijoux de technologie mais d’usage parfois compliqué, ne sont pas pour tout le monde. Des fabricants de téléphones portables l’ont compris et proposent des “téléphones intelligents”, simples et accessibles, pour seniors.
“En Espagne, en France, en Grande-Bretagne, en Italie comme ailleurs, il y a 10 à 15 millions de personnes qui ont 60 ans et plus. Et sur ces 15 millions, la moitié en moyenne n’utilisent pas de téléphones portables”, explique à l’AFP Christophe Yérolymos, directeur général de la filiale française de la société autrichienne Emporia.
“Sur les 50% qui restent, il y en a bien les deux tiers qui ont un téléphone portable qui ne correspond pas à leurs besoins”, ajoute M. Yérolymos sur le stand de son entreprise au Congrès mondial de la téléphonie mobile, qui se termine jeudi à Barcelone.
Emporia, qui fête ses 20 ans, et le groupe suédois Doro, compagnie téléphonique qui s’est lancée dans les mobiles pour seniors en 2007, se partagent aujourd’hui ce marché largement ignoré.
Leurs téléphones sont de taille normale, au design moderne, mais avec des écrans plus lisibles, des claviers avec des touches plus grosses et sont compatibles avec les appareils auditifs.
“On n’est pas trop de deux” sur ce marché, glisse Christophe Yérolymos, transfuge de la téléphonie mobile classique qui rappelle que l’opérateur britannique Vodafone avait fait une tentative au milieu des années 2000 avec Vodafone Simply, une opération qui a connu des “succès divers”.
“Les opérateurs étaient dans le feu du +smartphone+ (téléphone intelligent)”, souligne-t-il.
Le groupe Alcatel One Touch propose aussi une gamme de téléphones simplifiés. Mais le but est plutôt d’offrir “un téléphone très abordable financièrement”, explique Richard Orme, présentateur de produit à Barcelone pour Alcatel One Touch, pas forcément de s’adresser aux 60 ans et plus.
“L’important pour nous c’est de recréer du contact”, avance Christophe Yérolymos d’Emporia, qui définit ses clients comme des personnes “dynamiques”, qui “surfent sur internet, mais plutôt à la maison”.
L’entreprise autrichienne, qui propose des mobiles allant de 50 à 100 euros, compte mettre sur le marché un million de produits entre juin 2010 et juin 2011. Et le double entre juin 2011 et juin 2012.
De son côté, Doro se félicite d’avoir écoulé 1,2 million de téléphones depuis 2007.
Beaucoup moins innovants que les “smartphones” qui inondent le marché, les téléphones pour seniors disposent néanmoins de quelques gadgets.
Emporia les équipe d’une mini-lampe torche, qui permet d’éclairer la nuit et qui clignote quand le téléphone sonne.
Un modèle abrite sur une languette un petit répertoire classique, sur lequel on peut écrire des noms au stylo. “C’est un pense-bête. C’est ça pour moi un +smartphone+”, se félicite M. Yérolymos, qui ne veut surtout pas “stigmatiser” sa clientèle.
Doro, plus axé sur l’aspect santé, offre deux types de produits, l’un très proche des téléphones d’Emporia, baptisé “Easy”. “C’est un téléphone portable facile à utiliser tous les jours destiné à un senior”, détaille Ryan Trendell, qui travaille pour la branche Royaume-Uni du groupe.
“Et puis nous avons le +Plus+, qui est très spécialisé, très très facile à utiliser”, poursuit-il. Le téléphone ne possède que quatre touches, A, B, C et D, avec des numéros déjà mémorisés et un bouton SOS. Il est destiné “à quelqu’un de 80 ou 90 ans, qui souffre peut-être de démence ou de perte de mémoire”.