Décidément, la révolution tunisienne pourrait faire des vagues, même du côté nord de la Méditerranée. “Le Canard enchaîné“, encore lui, après avoir remué à Droite –MAM-, vient de lorgner du côté de la Gauche pour voir si c’est aussi net qu’on le prétend. Une bonne redistribution des cartes en somme.
En effet, alors qu’on s’attendait à ce que le journal français qui fait trembler la classe politique française continue à révéler d’autres affaires sur la ministre des Affaires étrangères, Le Canard lorgne maintenant du côté des socialistes, qu’on a entendu nier toute connivence avec l’ancien régime tunisien ou de ses supposés proches. Et pourtant.
C’est ainsi que le site du Figaro écrit: «la députée PS Elisabeth Guigou a annoncé aujourd’hui (17 février 2011, NDLR) qu’elle démissionnait de la co-présidence du think tank Ipemed “pour éviter tout soupçon de confusion”, alors que Le Canard enchaîné a révélé des liens entre l’homme d’affaires tunisien Aziz Miled et cet institut». Et l’ancienne garde des Sceaux de Mitterrand de préciser dans un communiqué: «J’ai décidé de ne plus exercer la co-présidence du comité de parrainage politique de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed), pour éviter tout soupçon de confusion».
Mme Guigou indique cependant qu’elle continuera «à soutenir l’action d’Ipemed pour une meilleure coopération euro-méditerranéenne et je poursuivrai mon engagement politique en faveur d’un partenariat euro-méditerranéen et, à terme, euro-africain».
Il faut dire que cela tombe mal pour les socialistes qui s’étaient saisis de cette affaire pour en faire une affaire d’Etat, au point d’oublier tous les problèmes des Français. Car, Mme Guigou, en tant que vice-présidente d’Ipemed au même titre d’ailleurs que l’homme d’affaires tunisien, Aziz Miled, ne pouvait ignorer que celui-ci faisait partie des bras financiers de l’Ipemed, créé en 2006 du reste par son mari, Jean-Louis Guigou, qui en est aujourd’hui le délégué général.
Toujours selon la même source, «Mme Guigou avait fait valoir hier que l’Ipemed était “un think tank, comme beaucoup d’autres”, qui n’avait “aucune espèce d’activité commerciale liée aux activités des entreprises dont les cotisations financent l’Ipemed”». On sent qu’elle s’est perdue dans son raisonnement.
Comme quoi, Le Canard n’est pas si “enchaîné“ que ça.