évrier 2011 (Photo : Lionel Bonaventure) |
[18/02/2011 18:21:40] PARIS (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy a exhorté vendredi les pays membres du G20, réunis à Paris, à la coopération, jugeant le Fonds monétaire international (FMI) le plus à même de l’assurer et d’éviter ainsi de nouvelles crises.
“La tentation de donner la priorité aux intérêts nationaux est grande. Mais je vous le dis clairement, ce serait la mort du G20”, a prévenu le président français dont le pays préside actuellement ce groupe de pays industrialisés et émergents.
Un “acquis du G20, c’est la coordination des politiques économiques. Si nous ne faisons rien, les déséquilibres mondiaux vont de nouveau se creuser”, a-t-il mis en garde, peu avant l’ouverture de ce G20 Finances, première réunion sous présidence française des grands argentiers de la planète.
Devant Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI assis au premier rang, au côté de Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, M. Sarkozy a souhaité que les pays membres du G20 puissent “travailler sur des règles de jeu dans tous les domaines, ce qui suppose que le FMI dispose de moyens et de pouvoirs de surveillance renforcés”.
“Au coeur des propositions de la présidence française” du G20, “il y a l’ambition de renforcer et de rehausser le rôle du FMI qui, plus que jamais, doit être la pierre angulaire de la coopération monétaire internationale”, a-t-il soutenu.
Il a également souligné que l’émergence de nouvelles puissances économiques conduirait “inéluctablement à l’émergence de nouvelles monnaies internationales”, revenant sur l’une des priorités de cette présidence française, la réforme du système monétaire international.
“La transition en cours peut être un facteur d’instabilité”, a-t-il estimé.
M. Sarkozy a ainsi désigné comme un “risque” la volatilité actuelle des changes et des mouvements de capitaux.
Il s’est félicité sur ce point que le gouvernement chinois ait accepté d’héberger fin mars à Shenzhen (sud de la Chine) un séminaire “pour engager la réflexion sur le sujet”.
Le président français a enfin proposé que certains pays du G20 “avancent” sur la mise en oeuvre d’une taxe sur les transactions financières pour financer le développement, tandis que d’autres continueraient à “y réfléchir”.
Rappelant que la France était favorable à une taxe “infinitésimale” sur les transactions financières pour financer l’aide au développement, M. Sarkozy a jugé qu’elle serait “juste, utile et efficace”.
Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20, réunis vendredi soir et samedi à Paris, sont invités à se mettre d’accord, entre autres, sur un ensemble d’indicateurs censés permttre de mieux mesurer les déséquilibres économiques mondiaux, fauteurs de crises. Les travaux s’annonçaient laborieux vendredi soir, face aux réticences de plusieurs pays émergents, dont le Brésil, à accepter certains des indicateurs proposés.