Les
informations se bousculent à une cadence terrible. Les “Murs“ des uns et des
autres apparaissent et disparaissent toutes les secondes. Facebook, qui a été le
véhicule par excellence de notre révolution, est en train de nous faire perdre
les pédales. C’est la faute à «pas d’information du tout» que nous avons vécu
pendant des années de Ben Ali et voilà que nous sommes à l’heure de l’overdose…
Nous n’allons pas incriminer aujourd’hui les réseaux sociaux mais il est vrai
que la facilité d’accès et l’anonymat que permettent ces réseaux sont en train
de nous faire du tort quand nous ne prenons pas garde à ce qui se publie et aux
fantaisies du discours virtuel des uns et des autres…
D’ailleurs, les autorités, les partis politiques et les personnalités publiques
ont compris cet enjeu et ont ouvert des pages afin de parer à toutes les
mauvaises surprises. Ainsi, on peut facilement aujourd’hui avoir accès aux infos
du ministère de l’Intérieur à partir de sa page sur Facebook. C’est un fruit
rare de la révolution…Mais il ne cache pas le risque que n’importe quel petit
malin peut, moyennant un savoir minimum de Photoshop et de Facebook, nous
fabriquer n’importe quel document secret ou n’importe quelle preuve accablante
et la balancer sur la page qu’il vient de créer au nom des «Les Révolutionnaires
de la Rue accablante» ou je ne sais quoi, et le tour est joué. Allez chercher
après à distinguer le vrai du faux…
Cette influence disproportionnée est également plus flagrante devant le
spectacle affligeant des médias nationaux et particulièrement de l’audiovisuel
qui a la plus grande pénétration. L’information s’est certes libérée de la chape
de plomb que Ben Ali et Abdelwahab Abdallah ont installée mais ce n’est pas en
un jour que les mauvaises habitudes et les reflexes vont cesser surtout que les
journalistes, souvent livrés à eux-mêmes, ne savent pas à quel saint se vouer
devant la cascade des revendications sociales et la tendance des uns et des
autres à se faire passer pour les meilleurs experts de la planète dans n’importe
quelle question.
Alors, devant les incertitudes du virtuel que personne ne peut contrôler et
devant les handicaps de notre paysage médiatique en gestation, il va falloir
raison garder et surtout ne pas se laisser faire par le premier venu qui nous
annonce n’importe quoi!