Après de longs jours de silence, ils viennent d’attirer notre attention à tous
sur un fait très grave qui nous concerne tous ; une porte ouverte vers le règne
du chaos et la destruction d’un large pan du commerce tunisien. ”Ils”, ce sont
les commerçants de la capitale qui crient à la grève et qui nous engagent à
ouvrir les yeux, par delà leur cas propre, sur une situation explosive.
Jamaâ Zitouna, Jamel Abdenasser, Mohamed Ali, Charles de Gaulle, Allemagne,
Espagne, Kasbah, Sidi Mehrez, el Bollar, el Grana… Tels sont quelques uns des
noms des rues commerçantes que tous les Tunisois connaissent et qui sont au
coeur de leurs habitudes de shopping.
Habitudes bouleversées après la Révolution tunisienne qui nous emplit d’orgueil
mais que beaucoup semblent comprendre comme un appel, non pas à la liberté, mais
à l’empiètement du droit des autres et à la libre interprétation des lois, y
compris celles de la simple décence !
Car toute la presse, dans ses innombrables versions, a traité le sujet des
installations chaotiques sur les trottoirs et même sur la chaussée sans que cela
émeuve outre mesure les fauteurs de trouble (appelons un chat, un chat !).
Jusqu’au dernier ras-le-bol des commerçants après que les choses en soient
arrivées à ce qu’ils reçoivent des menaces directes pures et simples et à ce
qu’on leur interdise d’ouvrir leurs locaux.
Nous savons tous que les autorités (provisoires) ont bien d’autres chats à
fouetter mais il nous semble inconcevable qu’un pays civilisé (du moins jusqu’à
nouvel ordre) comme la Tunisie prenne à la légère ce qui constitue une menace
pour les revenus de milliers de familles, les intérêts des professionnels et
leur aptitude à faire face à leurs engagements vis-à-vis de leurs fournisseurs,
de leurs banques, de l’Etat…