ée lors du G20 (Photo : Lionel Bonaventure) |
[19/02/2011 07:37:21] PARIS (AFP) Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des 20 économies les plus importantes de la planète se retrouvent samedi à partir de 7 heures pour finaliser leur travaux en vue de trouver un accord sur les chantiers lancés par la France: réforme du système monétaire international, lutte contre la volatilité des prix des matières premières, taxe sur les transactions financières.
La première réunion ministérielle du G20 sous présidence française s’est ouverte vendredi soir sans consensus sur la mesure des déséquilibres économiques mondiaux, certains pays émergents dont la Chine étant réservés sur des indicateurs emblématiques.
“Donner la priorité aux intérêts nationaux” serait “la mort du G20”, a mis en garde le président Nicolas Sarkozy en donnant, devant les ministres des Finances et banquiers centraux, le coup d’envoi de cette réunion qui s’achèvera samedi.
La France fait de ce rendez-vous la rampe de lancement de ses priorités en vue du sommet de Cannes (sud-est), début novembre: réforme du système monétaire international, lutte contre la volatilité des prix des matières premières, taxe sur les transactions financières.
ôtel Marigny (Photo : Miguel Medina) |
Mais la difficulté à parvenir à un accord sur une liste de quatre indicateurs des performances économiques en dit long sur les obstacles qui se dressent face aux ambitions de Paris. “Il n’y a pas de consensus, mais il y a une pression très majoritaire pour qu’on adopte le paquet global d’indicateurs”, a affirmé en fin de soirée une source diplomatique du G20, évoquant, le cas échéant, un éventuel compromis visant à diluer certaines mesures dans le temps.
Quatre séries d’indicateurs sont en débat: deux pour mesurer les déséquilibres internes d’un pays (déficit et dette publique d’une part, épargne privée de l’autre) et deux pour les déséquilibres externes (solde de la balance des transactions courantes ou de la balance commerciale, et réserves de change et taux de change effectifs réels). “La Chine est réticente” sur la balance des transactions courantes, selon la source, et sur les mesures relatives aux changes, car elle accumule d’énormes réserves et sa monnaie, le yuan, n’est pas convertible.
ésident Nicoals Sarkozy (D) et des gouverneurs des banques centrales, le 18 février 2011 à Paris (Photo : Charles Platiau) |
En revanche, cette source a assuré qu’il n’y avait pas de “front des émergents” contre les indicateurs. Au nom des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le ministre brésilien Guido Mantega avait pourtant dit plus tôt son opposition à ce que le solde des comptes courants et les réserves de change figurent sur la liste.
La France souhaite arracher samedi un accord, pour que le forum des principaux pays riches et émergents puisse, dans la seconde moitié de l’année, faire des recommandations aux Etats qui présentent des excédents ou des déficits excessifs. “Il nous faut un thermomètre qui fonctionne, qu’on examine les déséquilibres dans tous leurs aspects pour avoir le diagnostic le plus fécond possible”, plaide un négociateur.
Ces déséquilibres sont accusés d’avoir nourri la crise mondiale, mais aussi la “guerre des monnaies” qui a fait rage à l’automne entre puissances s’accusant de manipuler leur taux de change pour maintenir leurs positions commerciales.C’est donc un préalable à la réforme de ce que la France appelle le “non système monétaire” actuel.
La présidence française entend notamment mieux réguler les flux de capitaux par un “code de bonne conduite”. Le FMI, la Banque mondiale, mais aussi les banques centrales des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont apporté leur soutien aux projets de Paris en la matière.
“Nous sommes opposés à ça”, leur a rétorqué vendredi le ministre brésilien, dont le pays a pris des mesures unilatérales de contrôle des capitaux.
Les autres chantiers français suscitent aussi des réserves.
La régulation des prix des matières premières, au nom de la prévention de nouvelles “émeutes de la faim”, est notamment rejetée par l’Argentine et le Brésil, deux puissances agricoles.