La Bourse de Paris n’est pas au bout de ses défis

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à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[19/02/2011 09:28:01] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a continué à jouer sur du velours cette semaine et gagné 1,36%, portée par des résultats annuels de grands groupes toujours satisfaisants mais dans un marché qui attend maintenant de nouveaux relais de croissance.

D’un vendredi à l’autre, l’indice parisien a gagné plus de 55 points pour s’inscrire à 4.157,14 points, retrouvant ses plus hauts niveaux depuis fin septembre 2008.

La Bourse a bien réagi cette semaine à une avalanche de résultats d’entreprises. Les valeurs bancaires se sont distinguées profitant d’un regain d’intérêt de la part d’investisseurs qui ont retrouvé le goût du risque.

“Avec un gain de plus de 9% du CAC 40 depuis janvier, nous sommes encore en phase de rattrapage après une mauvaise année 2010. Pour continuer à progresser, le marché a désormais besoin de nouveaux relais de croissance”, a résumé Arnaud de Champvallier, directeur général de Turgot Asset Management.

A cet égard, les statistiques macro-économiques seront regardées de près au cours des prochaines semaines, alors que le flux de publications annuelles va se tarir.

“Maintenant, les choses sérieuses commencent”, souligne-t-on dans les salles de marché car il s’agit de passer la barre des 4.150/4.160 points. Une fois ce seuil franchi, l’indice peut s’orienter vers les 4.500 points, des niveaux d’avant la faillite de Lehman Brothers, estiment des analystes.

De l’avis de nombreux investisseurs, il faudra toutefois passer auparavant par une phase de consolidation, avec des prises de bénéfices: les opérateurs vont choisir d’engranger leurs gains en vendant les titres sur lesquels ils ont fait de juteuses plus-values.

“Mais cette consolidation ne remettra pas en cause le mouvement de hausse”, assure Guillaume Garabedian, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert Gestion Privée.

Selon lui, le marché boursier s’inscrit dans une dynamique haussière solide. Pour preuve, “le marché a fait preuve d’une belle résistance et n’a pas fléchi malgré les turbulences au Moyen-Orient, ce qui témoigne de la puissance du courant acheteur”, note-t-il.

La Bourse de Paris résiste car elle dispose d’un important flux de liquidités qui va s’accélérer et entretenir ce courant, renchérit M. de Champvallier.

Les investisseurs commencent à délaisser le marché obligataire et à réorienter vers l’Europe une partie de l’épargne investie dans les Bourses des pays émergents, de crainte que la hausse des matières premières pénalise la croissance dans ces pays et fasse fléchir leurs indices, a-t-il expliqué.

Avec des liquidités importantes, des résultats d’entreprises satisfaisants et des politiques monétaires qui garantissent des taux d’intérêt faibles, les boursiers ont toutes les raisons de croire à la poursuite du mouvement haussier.

Mais ils font également remarquer que les mauvaises surprises sont courantes dans ce secteur et les petites inquiétudes capables de se transformer rapidement en secousses.

Ils citent parmi les motifs d’inquiétude la problématique sur les dettes souveraines et la résurgence du phénomène inflationniste.

L’actualité macro-économique sera marquée la semaine prochaine par la deuxième estimation du PIB américain pour le dernier trimestre 2010, vendredi. Auparavant seront publiés l’indice de confiance des consommateurs en janvier et celui sur les commandes de biens durables en janvier. Des statistiques dans l’immobilier seront également annoncées.

En Europe, les investisseurs suivront le baromètre Ifo du climat des affaires en Allemagne et celui sur la confiance des chefs d’entreprises et des consommateurs sur février.

Euronext (CAC 40)