âtiment de la Bourse de New York le 15 février 2011. (Photo : Spencer Platt) |
[19/02/2011 09:29:59] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York, toujours orientée à la hausse malgré les nouvelles tensions au Moyen-Orient et l’accélération de l’inflation, va surtout réagir la semaine prochaine à des indicateurs immobiliers et quelques importants résultats de sociétés.
“Cela fait plusieurs semaines que certains prédisent une pause, et cela ne s’est pas concrétisé”, observe Michael James, de Wedbush Morgan Securities. “Il y a certainement un risque de repli significatif, mais c’est difficile à prévoir”.
Le Dow Jones, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, est monté sur la semaine écoulée de 0,96%, terminant à 12.391,25 points, son plus haut niveau depuis début juin 2008. Il enregistre sa onzième progression hebdomadaire en douze semaines, période sur laquelle il a pris 12%.
Le Nasdaq, à dominante technonologique, a pour sa part engrangé 0,87% à 2.833,95 points et l’indice élargi Standard & Poor’s 1,04% à 1.343,01 points. Ces deux indices s’établissent à des niveaux inédits depuis respectivement juin 2008 et octobre 2007.
“La situation reste la même depuis plusieurs mois: les gens parient sur une hausse du marché et s’attendent à ce que la situation économique continue de s’améliorer aux Etats-Unis”, constate Michael James. “Cela devient une prophétie auto-réalisatrice: le marché monte, et les investisseurs sont conditionnés à ne pas vendre”, poursuit-il.
La banque centrale a présenté mercredi un scénario positif pour les actions: elle a relevé ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis cette année, tout en disant que la reprise n’était pas assez solide pour lever le pied sur ses mesures de relance.
Du côté des indicateurs, les investisseurs ont apprécié la progression de la construction et de l’activité industrielle autour de Philadelphie (est), reléguant au second plan quelques déceptions, notamment les ventes de détail.
Par contre, les chiffres de l’inflation pour janvier (+1,6% sur un an) ont fait grincer des dents. La crainte est double: que la hausse des prix ne pèse sur la consommation, et qu’elle n’affecte les marges des entreprises qui absorbent une partie du mouvement.
“L’inquiétude est réelle”, confirme Dan Greenhaus, de Miller Tabak. “Est-ce que la menace est réelle? C’est une autre histoire”, a-t-il poursuivi, l’inflation restant pour l’instant à un niveau acceptable par les autorités monétaires.
Et dans l’ensemble, “les résultats d’entreprises sont toujours bons, les statistiques économiques aussi”, ajoute-il.
Autre source d’anxiété reléguée au second plan: les événements au Moyen-Orient, où des manifestations réprimées dans la violence touchent désormais la Libye, Bahreïn et le Yémen.
La semaine prochaine sera écourtée d’une séance, lundi étant férié aux Etats-Unis. Mais elle s’annonce chargée.
“L’attention va se porter sur le marché immobilier”, avance Dan Greenhaus. Après l’indice des prix des logements mardi, le marché réagira mercredi aux chiffres des ventes de logements anciens, puis jeudi de logements neufs.
Les autres statistiques suivies seront les indices de confiance de consommateurs -mardi celui du Conference Board et vendredi celui de l’Université du Michigan-, les commandes de biens durables jeudi, puis vendredi une nouvelle estimation de la croissance américaine au quatrième trimestre 2010.
Si la saison des résultats est presque terminée, plusieurs groupes importants publieront leurs comptes, dont deux valeurs vedettes: le numéro un mondial de la distribution Wal Mart et le groupe informatique Hewlett-Packard, tous les deux mardi.
Viendront jeudi deux groupes sauvés de la faillite par l’Etat pendant la crise: l’assureur AIG et le constructeur automobile General Motors.