Les Américains auraient-ils peur qu’après avoir exporté la révolution dans les autres pays arabes, la Tunisie y exporte l’extrémisme?
En tout cas, jamais on n’avait vu en si peu de temps la visite de si hauts responsables américains dans notre pays. Les sénateurs John McCain pour l’Arizona, candidat malheureux à la présidence américaine pour le parti républicain et membre éminent de la Commission sénatoriale des services armés, et Joe Lieberman, membre indépendant du Congrès séjournent dans notre «si petit pays» depuis samedi 19 courant.
Un séjour durant lequel ils ont rencontré des membres du gouvernement de transition, parmi lesquels bien évidemment Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, ainsi que le ministre de la Défense. Ils ont également eu l’occasion de s’entretenir avec des représentants de la société civile et des partis d’opposition.
«Nous tenons à souligner que le rôle des Etats-Unis d’Amérique se limitera à celui d’assister le peuple tunisien dans sa quête de la démocratie en offrant notre aide et notre expertise pour réussir des élections transparentes, crédibles et indépendantes», a indiqué John McCain lors d’une conférence organisée lundi 21 février 2011 à l’ambassade US.
La Tunisie est un pays ami, ce n’est pas un pays allié, a-t-il tenu à préciser, il n’est pas menacé par des attaques étrangères, par contre, il aura besoin de soutien pour la relance économique, les investissements et les aides financières. «Dès notre retour aux Etats-Unis, nous travaillerons sur cela, nous en parlerons au Président Obama et aux membres du Congrès. La révolution tunisienne représente une grande première, nous devons tous la soutenir pour qu’elle réussisse car si elle échoue, les conséquences seront désastreuses», a pour sa part prévenu le sénateur Lieberman.
Les Etats-Unis sont donc prêts à doter la Tunisie de toute l’assistance requise en matière de préparation d’élections démocratiques et d’appuyer autant que possible les aspirations du peuple tunisien pour les libertés mais aussi pour une meilleure qualité de vie et de meilleures opportunités économiques.
“La Tunisie a la chance d’avoir réussi ses réformes économiques, d’avoir un peuple éduqué et instruit et surtout d’être réputée pour son ouverture et sa tolérance religieuse. Il n’y a qu’à voir la vague d’indignation suscitée par l’assassinat du prêtre augustin Marek et la solidarité exprimée par les Tunisiens à son propos”, a assuré le sénateur Lieberman qui a insisté sur le fait que l’ovation adressée par les membres du Congrès américain, suite au discours du président Obama dans lequel il a félicité les Tunisiens pour la réussite de leur révolution, sortait du cœur et était sincère.
Nous croyons volontiers M. Lieberman, la révolution a fait gagner au peuple tunisien l’estime et le respect de beaucoup de pays dans le monde, il n’empêche, nous ne pouvons croire que le grand intérêt par les USA à la Tunisie récemment est un acte d’amour et de générosité spontanés et désintéressé.
Le passage de la Tunisie vers une démocratie et surtout le fait qu’elle garde des orientations économiques libérales et continue à être un pays ouvert, tolérant et multiculturel représente le plus grand rempart contre la montée des extrémismes de tous bords.
C’est pour cela que la révolution doit réussir…Comment et dans l’intérêt de qui? Ce sont les questions…Mais le plus important serait que ce soit les Tunisiens eux-mêmes qui en décident dans leur intérêt, personne d’autre !