La Tunisie, plus que tout autre pays, est très concernée par le soulèvement populaire en Libye: échanges commerciaux, travailleurs tunisiens dans ce pays (quelque 50.000), entreprises tunisiennes installées ou ayant ouvert des filiales en Libye ou commerçant avec ce pays, touristes libyens en Tunisie…
L’inquiétude est d’autant plus grande que la tournure des événements montre que cette 2ème révolution, après celle de 1969 du leader Khadafi, a du mal à passer.
Conséquence: des milliers de Tunisiens affluent aux postes frontaliers libyo-tunisiens, créant ainsi un mouvement de panique; certaines entreprises tunisiennes, à l’instar d’autres entreprises européennes installées en Libye, ont du mal à se décider s’il faut ou non rapatrier leurs personnel en place.
Il faut dire qu’à la différence de la Tunisie et d l’Egypte, la Libye est un pays fermé aux médias. Mais si l’on en croit plusieurs sources, la situation y est très confuse, et font état d’un début de guerre civile. Désormais, même la ville de Tripoli, la capitale, n’est pas épargnée, alors que jusque-là seules les villes de l’Est et de l’intérieur (notamment Bengazi et Syrte…) étaient en proie à des violences. Et pour ne rien arranger, on fait également état de défections dans les forces armées, mais aussi chez les ambassadeurs à l’étranger.
Autre différence avec la Tunisie et l’Egypte, en Libye l’armée ne semble pas être du côté des manifestants, puisque dans les rues de Tripoli, des avions de l’armée de l’air auraient ouvert le feu sur les manifestants.
Donc, la situation est compliquée voire pour les Tunisiens en général, parce que notre gouvernement de transition n’arrive même pas à résoudre les vrais problèmes des Tunisiens ici dans le pays, alors que dire de ceux de nos concitoyens installés en Libye. Surtout que, selon plusieurs témoignages, corroborés du reste par les déclarations de Saif Islam, fils du leader libyen, on accuse ouvertement les Tunisiens d’avoir exporté notre Révolution dans ce pays.
– Tous les articles sur
Libye