énéral adjoint de NYSE Euronext Dominique Cerutti à Davos le 28 janvier 2010 (Photo : Fabrice Coffrini) |
[22/02/2011 17:32:09] BRUXELLES (AFP) Le numéro deux de l’opérateur de Bourse NYSE Euronext, Dominique Cerutti, a reconnu mardi que son projet de mariage avec le Deutsche Börse donnerait lieu à un examen “intense” des autorités de la concurrence, notamment en Europe.
“Nous comprenons que l’examen en termes de concurrence sera intense”, mais c’est “légitime”, a indiqué M. Cerutti, qui occupe la fonction de directeur général adjoint, à des journalistes lors d’une visite à Bruxelles.
Il a notamment dit s’attendre à ce que la Commission européenne décide de lancer une enquête approfondie sur l’opération (dite “de phase 2”, par opposition à l’examen initial dit “de phase 1” qui souvent suffit pour donner un feu vert), plus poussée et donc plus longue.
NYSE Euronext et Deutsche Börse avaient annoncé la semaine dernière leur intention de fusionner afin de créer le premier opérateur boursier de la planète, réunissant les places de New York, Francfort, Paris, Lisbonne, Amsterdam et Bruxelles.
D’après M. Cerutti, étant donné la répartition des activités du nouvel ensemble, l’examen par les autorités de la concurrence ne devrait “pas être aussi intense aux Etats-Unis” qu’en Europe, où il se focalisera probablement sur deux champs: les marchés de produits financiers dérivés (des contrats liés aux taux de change, d’intérêt, aux matières premières…) et les activités de compensation (consistant à agréger toute une série de transactions pour définir qui doit quel montant à qui).
Il fait toutefois valoir que dans les deux cas, “mis en perspective, nous ne sommes pas, et de loin, en position dominante”.
Juste après l’annonce des négociations sur la fusion, le directeur général de NYSE Euronext, Duncan Niederauer, avait déjà reconnu que l’opération risquait de rencontrer “de gros obstacles” du côté des autorités de la concurrence en Europe.
Des observateurs ont souligné qu’elles risquaient notamment de tiquer sur le quasi-monopole du nouvel ensemble pour les échanges de produits dérivés cotés.
Mais “la vaste majorité (des transactions sur des produits dérivés) se fait de gré à gré”, en dehors des places de cotation, argumente M. Cerutti.
Il souligne aussi que ce marché doit s’apprécier au niveau “mondial”, et pas seulement à l’échelle européenne par exemple.
Tout cela relativise selon lui le poids du futur opérateur boursier.
Du côté de la compensation, M. Cerutti relève que c’est un marché très fragmenté, mais surtout qui “évolue très vite, sous l’impulsion du G20 et des actions gouvernementales”.
La Commission européenne a notamment des projets sur les rails pour obliger les transactions de gré à gré sur des produits dérivés à passer à l’avenir par des chambres de compensation, ce qui n’est pas le cas jusqu’ici.
Les services de la concurrence de la Commission européenne avait pris note la semaine dernière du projet de fusion, mais indiqué qu’ils ne feraient aucun commentaire avant que le dossier leur soit formellement communiqué pour examen.
Cette “notification” formelle, attendue aux alentours d’avril, lance la procédure d’examen par Bruxelles, dont la durée peut varier de quelques semaines à plusieurs mois dans le cas d’une enquête approfondie.
Outre les autorités de la concurrence, une série de régulateurs doivent aussi donner leur feu vert à la fusion. Cela pourrait prendre dix à douze mois.
Dans tous les cas, NYSE Euronext sera “respectueux de la procédure” d’examen. “Nous répondrons à toutes les questions”, a assuré M. Cerutti.