Rafale : le Brésil pas décidé

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çaise des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie et le ministre de la Défense brésilien Nelson Jobim à Brasilia le 22 février 2011 (Photo : Evaristo Sa)

[22/02/2011 22:23:30] BRASILIA (AFP) Le ministre brésilien de la Défense Nelson Jobim a informé mardi le chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie que le Brésil ne prendrait pas à court terme de décision sur un achat d’avions de combat pour lesquels la France est en lice, a annoncé son ministère.

M. Jobim a dit à Mme Alliot-Marie que “cette décision ne serait pas prise à court terme, au cours des prochains mois (…) en raison des coupes budgétaires de 50 milliards de reais (22 milliards d’euros)” prévues en 2011, a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense à l’issue d’une réunion des deux ministres à Brasilia.

“Mais cela ne veut pas dire que c’est la fin des négociations, le projet se poursuit”, a souligné le porte-parole, ajoutant que le dossier était entre les mains de la nouvelle présidente brésilienne Dilma Rousseff.

L’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva avait fait état de sa préférence pour le Rafale, du constructeur français Dassault, mais il a laissé à Mme Rousseff, investie en janvier, la décision sur l’achat par le Brésil de 36 avions de chasse.

Jamais vendu à l’étranger, le Rafale est en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l’américain Boeing et le Gripen NG du suédois Saab pour un marché évalué entre quatre et sept milliards de dollars (3 à 5 milliards d’euros).

“Le projet sera de nouveau étudié dès que la question budgétaire sera réglée”, a ajouté le porte-parole.

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çaise des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie et le ministre de la Défense brésilien Nelson Jobim à Brasilia le 22 février 2011 (Photo : Evaristo Sa)

Selon lui, le processus de discussions sur les diverses offres “continue normalement et la décision est du ressort de Dilma” Rousseff.

Le porte-parole a souligné que la présidente n’avait émis aucune préférence pour l’un des trois avions en lice, démentant des informations de presse selon lesquelles elle penchait en faveur l’avion américain.

“Le choix repose sur des éléments stratégiques”, a-t-il rappelé, réaffirmant que la décision serait fondée notamment sur les transferts de technologie proposés.

Lors d’une très brève conférence de presse au ministère des Affaires étrangères à Brasilia, Mme Alliot-Marie a déclaré comprendre que Dilma Rousseff, nouvelle à la tête de l’Etat, “veuille s’informer du dossier” et aussi “qu’elle avait des besoins budgétaires”.

La ministre française a affirmé néanmoins que “le Rafale répond le mieux aux besoins du Brésil”.

“Et si le Rafale est retenu, nous transférerons toute la technologie pour que le Brésil puisse le vendre à d’autres pays”, a-t-elle ajouté.

“Et ça, nous sommes le seul pays à le faire. Aucun autre pays fait ce transfert de technologie”, a poursuivi la ministre, rappelant qu’elle avait volé “quatre fois à bord du Rafale et que c’est un excellent avion”.

“Je repars avec une grande confiance dans notre appareil en ayant un regard optimiste”, a conclu Mme Alliot-Marie.

Le Brésil ne veut pas seulement acheter un avion, mais aussi une technologie pour lui permettre de construire son propre appareil et de le vendre à ses voisins latino-américains.

Le dossier des sous-marins français vendus à la marine brésilienne ont également été abordés, selon la ministre française.

Après sa réunion avec M. Jobim, elle a rencontré son homologue brésilien Antonio Patriota.