érence de presse à Paris le 23 février 2011 (Photo : Pierre Verdy) |
[23/02/2011 18:05:45] PARIS (AFP) Le nouveau PDG d’Accor, s’appuyant sur des résultats solides en 2010, veut donner un coup d’accélérateur au développement du groupe hôtelier français en renforçant l’identité de ses marques –du luxe à l’économique– pour mieux poursuivre son expansion géographique.
Denis Hennequin, qui a succédé à Gilles Pelisson mi-janvier, a estimé qu’Accor, cinquième groupe mondial du secteur avec des enseignes comme Sofitel, Pullmann, Novotel, Mercure, Ibis ou encore Etap et Formule 1, disposait de “marges de manoeuvre importantes pour (…) passer à la vitesse supérieure”.
Mais avec des directives bien précises, détaillées dans la feuille de route commentée devant les analystes financiers et les journalistes mercredi. Car l’erreur, selon lui, “serait de multiplier toutes les marques partout”.
Accor fin 2010 comptait 4.229 hôtels et 507.306 chambres.
M. Hennequin a refusé de dévoiler s’il comptait ou non céder des marques, insistant à plusieurs reprises sur la nécessité de renforcer les enseignes existantes.
Le PDG a cité en exemple Sofitel, selon lui symbole de “l’excellence à la française” alors qu’avec Pullman, il s’agit pour le groupe de définir “un hôtel d’affaires d’un nouveau type”. De même, Ibis doit offrir un mode de restauration plus contemporain alors qu’Etap sera rénové et sa tarification revue.
C’est “un enjeu majeur pour nous différencier de nos concurrents”, a-t-il fait valoir, et “un impératif financier pour s’assurer un juste et stable niveau de redevance”, a expliqué le patron du groupe hôtelier.
Le groupe poursuit une double stratégie de cession d’actifs et d’ouverture de chambres, privilégiant la franchise moins gourmande en capitaux, pour le segment économique, et le contrat de gestion pour le haut de gamme.
Accor, qui s’est recentré sur l’hôtellerie, a déjà réalisé en 2010 “un tiers du programme pluriannuel 2010-2013 de cessions avec un impact de 630 millions d’euros sur la dette nette retraitée du groupe”, a souligné sa directrice financière Sophie Stabile.
Le groupe a du coup annoncé une accélération de son programme sur 2011-2012 avec un objectif de cessions de 1,2 milliard d’euros, supérieures à la vente de 450 hôtels annoncée initialement.
Accor veut “renforcer sa position de leader incontesté en Europe”, où il y a un “potentiel très important pour développer le segment économique et très économique, bien entendu via la franchise”, a assuré encore M. Hennequin, ancien patron de McDonald’s Europe.
Ce dernier veut aussi donner au groupe “les moyens d’une croissance plus ambitieuse sur les pays émergents”, notamment la Chine, l’Inde et le Brésil où il veut prendre les “marchés en tenaille par le haut de gamme et par l’économique”.
Pour 2011, Accor estime que le redressement observé en 2010 devrait se confirmer malgré “quelques marchés incertains” (Espagne et Italie), “tiré principalement par l’amélioration de la demande” dans ses marchés matures mais, “dans une moindre mesure, par la reprise progressive des prix”.
En 2010, le groupe d’hôtellerie a annoncé mercredi avoir dégagé un bénéfice net de 3,6 milliards d’euros, contre une perte de 282 millions en 2009, grâce principalement à une plus-value comptable de 4,04 milliards d’euros liée à la scission de l’activité services prépayés (devenu Edenred).
Son résultat d’exploitation a quasi doublé à 446 millions d’euros, dopé par une forte reprise de l’activité, du luxe à l’économique, dans les marchés matures comme dans les pays émergents. Les Etats-Unis avec la chaîne Motel 6 restent encore bien en-deçà, mais Accor note une amélioration du taux d’occupation.
A la Bourse de Paris, le titre a fini en retrait de 3,68% à 33,91 euros dans un marché en baisse de -0,92%, les investisseurs prenant leurs bénéfices après la publication de bons résultats largement anticipés par les investisseurs.