Pour le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires politiques, «la Tunisie a une importante opportunité de créer un fort exemple d’une transition politique et d’une modernisation économique réussies qui pourrait aider à encourager des modèles similaires à travers la région».
Trois délégations officielles américaines en un mois: après M. Jeffrey Feltman, secrétaire d’Etat adjoint américain pour les Affaires du Proche-Orient (au cours de la dernière semaine de janvier dernier), et les sénateurs John McCain et Joe Lieberman, qui ont séjourné à Tunis du 19 au 21 février, voici M. William J. Burns, secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires politiques qui effectue une visite-éclair dans laquelle l’ambassadeur américain, Gordon Gray, voit «une autre indication tangible du soutien du peuple et du gouvernement américains à la révolution et à la transition tunisiennes».
A l’instar des précédents visiteurs américains –il y en a eu de nombreux autres au cours des quatre dernières semaines, représentant notamment des think tank et des ONG américaines-, M. Burns est venu pour comprendre un peu ce qui se passe et pourrait se passer en Tunisie à court, moyen et long termes, mais également pour s’informer sur les besoins, notamment économiques et financiers, du pays dans cette phase cruciale et délicate à la fois.
Pour ce faire, le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires politiques a notamment rencontré –en compagnie de M. David A.Litpon, un conseiller du président Obama- a rencontré le Premier ministre intérimaire, Mohamed Ghannouchi, son staff économique et le nouveau ministre des Affaires étrangères, Mouldi Kéfi. Après avoir «écouté attentivement leurs priorités», le responsable américain sait plus que jamais que «la route ne sera pas facile, qu’elle ne peut être parcourue que par les Tunisiens». Mais il a assuré que «nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider tout comme nous l’avions fait il y a plus d’un demi-siècle, lors d’un autre moment historique, quand les Tunisiens ont gagné leur indépendance».
Concrètement, Washington est en train de «travailler urgemment» -les Etats-Unis le font avec «nos partenaires en Europe et à travers le monde»- à l’octroi à la Tunisie d’une «assistance tangible de court terme à la stabilité financière» du pays et d’un «soutien de long terme pour la modernisation économique, pour une croissance qui créera des avantages et des opportunités pour l’ensemble de la société tunisienne, et pas seulement pour un petit groupe au sommet». Les Etats-Unis entendent également faire «tout ce qu’ils peuvent» pour «encourager une transition politique ouverte, transparente et globale, avec une feuille de route claire vers des élections libres et honnêtes, et des institutions démocratiques pour lesquelles les Tunisiens ont fait des sacrifices».
Au bout de cette visite-éclair, M. William Joseph Burns quitte la Tunisie «assez optimiste au sujet des perspectives de réussite de la transition en Tunisie». Surtout, il affirme que «nous comprenons l’importance de soutenir la reprise économique comme un pilier de la transition politique. Nous comprenons ce qui est en jeu ici, non seulement pour la Tunisie, mais pour toute la vague de changements qui est en train de balayer toute la région. Car nous croyons que la Tunisie a une importante opportunité de créer un fort exemple d’une transition politique et d’une modernisation économique réussies qui pourrait aider à encourager des modèles similaires à travers la région».