Organisée à l’initiative de l’Association des intermédiaires en Bourse (AIB), la communication financière de la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT), tenue jeudi 24 février 2011 au siège, a été une occasion pour Slaheddine Ladjimi, directeur général de ladite banque, de clarifier les choses concernant, particulièrement, l’affaire STAFIM-Peugeot ainsi que les engagements de la banque vis-à-vis des familles liées à l’ancien président et le redressement fiscal dont il a fait l’objet.
La vente de la participation de la BIAT dans la société STAFIM-Peugeot
A la question de savoir si la BIAT était obligée de vendre sa participation dans la société STAFIM-Peugeot, le DG de la banque a répondu que c’était le «palais» qui a proposé aux responsables de la BIAT de vendre les 18% détenus par la banque dans la société STAFIM.
«La BIAT a vendu à 15 fois le prix d’acquisition, bien que «la présidence» nous ait proposé un prix nettement inférieur», précise M. Ladjimi, sachant, également, que les observateurs et les analystes estiment la valeur réelle de l’action à 45 fois son prix d’acquisition.
Les engagements vis-à-vis des familles liées à Ben Ali
A propos des expositions en termes d’engagements aux sociétés contrôlées par les familles liées au président déchu, celles-ci concernent 10 groupes auxquels appartiennent 26 sociétés. Ces engagements totalisent 350 millions de dinars représentant 6,5% du total des engagements de la BIAT, dont 220 millions de dinars accordés à Tunisiana et Orange Tunisie, 60 millions de dinars pour la STAFIM-Peugeot, 5 millions de dinars à Ennakl Automobiles et 35 millions de dinars au profit de Carthage Cement et Tunisie Sucre.
Compte tenu du fait que ces engagements comprennent un montant de 14,2 millions de dinars déjà classé et totalement provisionné, les engagements additionnels à classer, selon la banque, totalisent 5,9 millions de dinars et sont provisionnés à hauteur de 2,2 millions de dinars.
Le redressement fiscal!
Au prime à bord, le DG de la BIAT n’a pas écarté l’idée que cette affaire de contrôle fiscal fasse partie d’un règlements de compte contre le groupe Mabrouk, actionnaire de référence de la BIAT, «Règlements de compte? Je ne peux l’affirmer qu’après que la justice -à laquelle nous faisons désormais confiance- se soit prononcée», précise M. Ladjimi.
Le redressement fiscal de 28,7 millions de dinars repose, en fait, sur une nouvelle loi promulguée en 2010 concernant les réinvestissements exonérés, alors qu’il s’agit dans cette affaire des exercices 2004 à 2008. «Cette loi ne peut en aucun cas nous concerner, sauf si elle est rétroactive», estime le DG.
Indicateurs de bonne croissance
Le directeur général de la BIAT a, également, mis en exergue la bonne croissance de la banque au cours de l’exercice 2010 favorisé notamment par la progression de certains indicateurs d’activité, à savoir la baisse du taux de créances douteuses ou litigieuses pour se situer à 8,2% contre 9,4% en 2009.
De même, le Produit Net Bancaire (PNB) a atteint 304,5 millions de dinars, soit une évolution de 18,2%.
Par ailleurs, M. Ladjimi n’a pas annoncé le montant du résultat net de l’exercice 2010, mais assure qu’il y aura une distribution de dividendes.