Après sa rupture avec Sollers, Fiat présente son projet pour la Russie

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éton passe devant un logo Fiat à Rome le 15 juin 2010. (Photo : Tiziana Fabi)

[25/02/2011 18:14:07] MILAN (Italie) (AFP) Une semaine après l’annonce de sa rupture avec le russe Sollers qui lui a préféré Ford, l’italien Fiat part seul à la conquête de la Russie et a présenté vendredi aux autorités un projet pour produire jusqu’à 300.000 voitures par an dans le pays.

Dans un communiqué, Fiat indique avoir “présenté aujourd’hui au ministère du Développement économique de la Fédération Russe” un projet en vue de produire et de distribuer des voitures en Russie.

Le projet du groupe italien prévoit la construction d’une usine dotée d’une capacité de production annuelle allant jusqu’à 300.000 voitures.

Le groupe envisage d’assembler des voitures de segment C et D, ainsi que des 4×4 et des véhicules utilitaires.

“Les marques Fiat et Jeep (marque appartenant à son partenaire américain Chrysler, NDLR) seront les piliers de ce projet”, souligne Fiat.

Le groupe compte également distribuer un “nombre limité” de modèles importés pour compléter sa gamme et augmenter le nombre de concessionnaires dans le pays.

Fiat ne donne pas de calendrier ni d’indication sur le lieu où pourrait être située cette usine.

Le nombre de voitures que compte produire l’italien est cependant inférieur à l’objectif ambitieux de 500.000 voitures par an d’ici 2016 qu’il s’était fixé avec Sollers.

Vendredi dernier, un porte-parole de Fiat avait pourtant indiqué que le groupe comptait toujours tenir cet objectif de 500.000 véhicules par an.

La présentation de ce projet par Fiat intervient une semaine après l’annonce inattendue de la rupture de ses négociations en vue de former une coentreprise avec Sollers qui lui a finalement préféré l’américain Ford.

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ù sont fabriquées des Fiat Ducato, le 27 mai 2008 à Elabuga (Photo : Denis Sinyakov)

Fiat et Sollers avaient signé en grande pompe en février 2010 un accord préliminaire sous l’oeil bienveillant du Premier ministre russe Vladimir Poutine.

A l’époque, les partenaires avaient déclaré leur ambition de donner naissance à un “second acteur de poids sur le marché automobile russe”, après le groupe Avtovaz (producteur des Lada), dont le français Renault détient 25%.

Sollers continuera en revanche à produire pour Fiat certains modèles (Ducato, Doblo, Linea, Albea) pour le marché russe, comme c’est déjà le cas aujourd’hui. Le russe assemble environ 25.000 modèles par an pour le compte de l’italien.

Fiat et Chrysler, qui sont très présents en Europe, Brésil, et Amérique du Nord, misent sur les pays émergents comme la Russie ou la Chine pour tenir leur pari de devenir un constructeur de premier plan d’ici 2014 en produisant 6 millions de véhicules contre moins de 4 millions actuellement.

Mais en Russie, la concurrence est féroce.

Les constructeurs étrangers se bousculent en effet de nouveau au portillon, le marché s’étant nettement remis après la chute de 49% des ventes en 2009. Selon le cabinet PricewaterhouseCoopers, il devrait même devenir à moyen terme “l’une des locomotives” du marché automobile mondial.

Jeudi, le constructeur russe GAZ, contrôlé par l’oligarque Oleg Deripaska, a d’ailleurs annoncé un protocole d’accord avec l’allemand Volkswagen pour produire au moins 100.000 voitures de marque VW et Skoda par an sur les lignes de son usine en Russie.