Le brésilien Vale a fait exploser les records de l’industrie minière

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à Nova Caledonia, au Brésil (Photo : Ho)

[25/02/2011 19:07:47] SAO PAULO (AFP) Le géant minier brésilien Vale a réalisé un bénéfice net de plus de 17 milliards de dollars en 2010, présenté par le groupe comme un record historique dans le secteur minier.

Premier producteur mondial de minerai de fer, Vale a expliqué vendredi cette performance par “la croissance exceptionnelle” de la demande de minerais et de métaux dans les pays émergents comme la Chine.

“C’est le meilleur résultat annuel de notre histoire, avec des chiffres historiques pour ce qui est du chiffre d’affaires, du résultat opérationnel, des marges opérationnelles, de la capacité à générer de la trésorerie et le résultat net”, a résumé le groupe dans un communiqué.

Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) ajusté a triplé à 17,3 milliards de dollars par rapport à 2009 (5,3 milliards de dollars), une année encore marquée par la crise économique, alors que le chiffre d’affaires doublait à 46,5 milliards de dollars.

Vale est la première entreprise privée d’Amérique latine avec une présence dans trente-cinq pays.

Dans le même temps, le groupe a investi 12,7 milliards de dollars pour préparer sa croissance future, avec le lancement de six nouveaux sites de production, et consacré 6,7 milliards de dollars à ses acquisitions.

Vale a pu également rendre 5 milliards de dollars à ses actionnaires, sous forme de dividende (3 milliards) et de rachats d’actions (2 milliards). Il leur a également versé un dividende exceptionnel de 1 milliard fin janvier.

Le groupe brésilien estime être bien parti pour battre ces résultats historiques cette année.

“Dans un scénario de croissance durable de la demande mondiale pour nos produits, au vu de la taille et de la qualité de notre pipeline de projets de croissance, je crois bien que nous sommes face à des jours encore meilleurs”, a indiqué le directeur général Roger Agnelli, cité dans le communiqué.

En dépit de cet optimisme, certains analystes du marché se montraient prudents face aux perspectives de croissance pour cette année.

“En ce qui concerne le marché de l’acier, on peut s’attendre à une baisse des prix” après la forte hausse de l’an passé, a expliqué à l’AFP l’économiste André Perfeito de Consultora Gradual Investimentos. “On a atteint une limite qu’il sera difficile de dépasser”, a-t-il souligné.

En 2010, le secteur a bénéficié du fait que, pour les investisseurs, “acheter des matières premières est une manière d’acheter de la croissance économique sans nécessairement courir les risques des bourses de valeur”, alors que l’activité industrielle a tourné à plein régime en Chine et repartait aux Etats-Unis, a estimé l’économiste.

Pour sa part, le consultant Brascan Corretora prévoyait un marché toujours sous pression, “étant donné qu’il n’y a pas eu d’augmentation significative de l’offre à court-terme et que les grandes mines opèrent pratiquement à la limite de leurs capacités de production”.

Vale en enregistré en 2010 une production de 308 millions de tonnes de minerais de fer, une croissance de 29% par rapport à 2009.