La Chine veut juguler l’inflation et vise une croissance de 7%

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une visite en Inde (Photo : Pedro Ugarte)

[27/02/2011 08:22:46] PEKIN (AFP) Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a fixé dimanche pour la 2e économie mondiale un objectif de croissance moins ambitieux que d’habitude, à 7% pour les cinq prochaines années, et s’est engagé à juguler l’inflation tout en soulignant le danger pour Pékin d’une appréciation du yuan.

M. Wen s’est exprimé dimanche lors d’une conversation avec des utilisateurs d’internet afin de désamorcer un appel sur le net à des manifestations dans treize villes du pays.

“Dans le plan de cinq ans (2011-2015), nous sommes convenus d’atteindre un objectif de croissance de 7%”, a-t-il déclaré, révisant ainsi à la baisse les objectifs habituels de croissance de 8%.

La Chine, devenue en 2010 la deuxième économie mondiale en supplantant le Japon, affiche depuis des années un taux de croissance approchant ou dépassant les 10%, son PIB ayant encore augmenté de 10,3% en 2010, soit le rythme le plus rapide depuis la crise mondiale.

“On peut sans aucun doute contenir l’inflation”, a également déclaré M. Wen.

L’augmentation des prix alimentaires, du logement, ainsi que ceux des produits de première nécessité constituent actuellement la première préoccupation des dirigeants chinois dans la foulée des événements au Moyen-Orient.

Un appel sur l’internet, inspiré par les mouvements de contestation dans le monde arabe, invite les Chinois à se rassembler tous les dimanches dans treize villes à 14h00 locales (06h00 GMT) pour demander plus de transparence gouvernementale et de liberté d’expression.

La Chine a annoncé en février que l’inflation en janvier s’était maintenue à 4,9% malgré une série de mesures prises pour juguler une augmentation des prix.

Contrairement à d’autres grandes économies, la Chine tente de freiner son économie, face au risque de surchauffe.

Concernant le yuan, le Premier ministre a une fois de plus balayé les critiques des pays occidentaux qui estiment que la devise chinoise est sous-évaluée et confère à la Chine un avantage injustifié en dopant ses exportations.

Une hausse “substantielle” de la devise chinoise “entraînerait la faillite ou la fermeture de nombreuses entreprises, la perte de commandes d’autres pays pour les sociétés commerciales étrangères et le chômage pour de nombreux travailleurs qui s’ajouteraient à nos travailleurs migrants”, a-t-il affirmé.

Selon le Trésor américain, la monnaie chinoise s’est appréciée de 3,7% par rapport au dollar entre mi-juin et fin janvier. Pas assez, répondent ses détracteurs, qui jugent le yuan sous-évalué de 20% à 40%.