Fonds européen de stabilité : le ministre allemand de l’Economie propose des taux différenciés

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à Berlin le 23 novembre 2010 (Photo : Odd Andersen)

[28/02/2011 10:09:01] BERLIN (AFP) Le ministre allemand de l’Economie Rainer Brüderle s’est déclaré lundi en faveur d’une différenciation des taux d’intérêt attachés aux emprunts contractés par le fonds européen de stabilité, qui prête lui-même aux pays en difficulté de la zone euro.

Ce fonds –FESF dans son actuelle mouture, appelé à se transformer en un mécanisme permanent appelé ESM après 2013– lève de l’argent sur les marchés, garanti par les pays qui y contribuent. Il prête ensuite aux pays dans le besoin, à ce jour seulement l’Irlande.

Pour emprunter aux conditions les plus avantageuses possibles, le fonds doit pour le moment mettre de côté un certain montant de garanties et sécurités, qui limitent sa capacité de prêt.

Pour M. Brüderle, il serait préférable que le fonds emprunte en plusieurs tranches, et à des taux différents. “Une différenciation de taux n’est pas un mal, elle correspond à une différence de risque économique”, a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Ainsi à une tranche garantie par des pays très solvables, comme l’Allemagne par exemple, serait attaché un taux faible, tandis qu’une autre tranche garantie par d’autres pourrait avoir un taux plus élevé.

“On pourrait aussi envisager que les Etats les moins bien notés compensent leur rating par un apport de liquidités” au fonds, ajoute le ministre.

Les commentaires de M. Brüderle interviennent alors que les discussions européennes sur les contours des mécanismes qui régiront la zone euro gagnent en intensité, l’Allemagne s’inscrivant en porte-à-faux de plusieurs de ses partenaires sur un certain nombre de points.

Le ministre de l’Economie libéral répète ainsi son opposition au rachat de dette publique par le FESF puis l’ESM, ainsi qu’à un élargissement de la valeur nominale du fonds.

Il s’insurge aussi contre le principe d’une gouvernance économique pour les 17 Etats de la zone euro, “du moins dans le sens où cela est compris en France”. “Mais ce serait un avantage énorme si on pouvait se mettre d’accord par exemple sur une base de prélèvement de l’impôts sur les sociétés”, ajoute-t-il.