évrier 2011 (Photo : Spencer Platt) |
[02/03/2011 14:59:23] PARIS (AFP) Les Bourses mondiales reculaient mercredi, mises sous tension par les troubles dans le monde arabe qui se propagent à d’importants pays producteurs de pétrole comme l’Iran et le Koweït et font flamber le cours de l’or noir.
Les places asiatiques et européennes faisaient grise mine : Tokyo (-2,43%), Hong Kong (-1,49%) et Shanghai (-0,18%) ont baissé en clôture, et Paris (-0,80%), Londres (-0,42%), Francfort (-0,68%) et Madrid (-1,07%) poursuivaient leur recul vers 14h30 GMT.
“Les craintes liées à l?embrasement du monde arabe” font chuter le marché, a résumé à Paris François Duhen, analyste du Crédit Mutuel CIC.
En forte baisse la veille, sous le coup de l’envolée du pétrole, la Bourse de New York a ouvert mercredi proche de l’équilibre: le Dow Jones perdait 0,12% et le Nasdaq 0,08%.
Pour Christian Parisot, économiste chez Aurel, “même si l’Arabie saoudite, premier producteur de produits pétroliers dans le monde, s’est engagée à assurer la stabilité du marché, les investisseurs restent inquiets et craignent toujours une pénurie”.
Des craintes qui ont engendré mercredi matin une nouvelle envolée du baril au-dessus des 100 dollars en Asie. A New York, le baril a atteint 100,46 dollars, non loin de ses plus hauts de la semaine passée.
“La production pétrolière est actuellement au plus bas” en Libye, a reconnu son dirigeant Mouammar Kadhafi, avant de menacer de remplacer les compagnies pétrolières occidentales ayant quitté le pays par des sociétés chinoises et indiennes.
Les places financières des pays arabes du Golfe ont également glissé mercredi: la Bourse de Koweït (-2,6%) a atteint son point le plus bas depuis six ans et celle de Dubaï (-3,5%) son plus bas en sept ans.
Pour Gordon Kwan, de chez Mirae Asset Securities, “ce serait une erreur de se focaliser sur les risques engendrés par une éventuelle baisse à court terme de la production pétrolière (…) Le vrai problème, c’est la déstabilisation et les changements de régime éventuels dans tout le Moyen-orient et toute l’Afrique du Nord”.
Car la contestation monte et se propage.
“Le marché regarde de très près si les troubles se propagent à l’Iran”, quatrième producteur mondial de pétrole, a déclaré Kazuhiro Takahashi, analyste de Daiwa Securities Capital Markets.
Des affrontements ont opposé en Iran les forces de sécurité à des civils réclamant la libération de deux leaders de l’opposition, la pression est montée d’un cran au Koweït avec des appels à la révolte et les manifestations se sont poursuivies dans le sultanat d’Oman.
En Libye, où l’insurrection est entrée dans sa troisième semaine, le colonel Mouammar Khadafi s’accroche au pouvoir. Des combats ont lieu à Brega, à 200 km au sud-ouest de Benghazi, jusqu’alors contrôlée par les insurgés et des raids aériens ont été lancés par les partisans du dirigeant sur la région d’Ajdabiya (est), contrôlée par les insurgés.
Ces tensions politiques croissantes poussent les investisseurs à privilégier les actifs perçus comme les plus sûrs, au premier rang desquels se situent le franc suisse et l’once d’or.
L’or à Hong Kong a atteint mardi un niveau record, à près de 1.435 dollars et a clôturé mercredi à 1.429,30 dollars.
L’euro restait en légère hausse face au dollar, toujours soutenu par des spéculations sur une hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE), mais restait cantonné autour de 1,38 dollar.