La prime à la casse ne suffira pas pour doper les ventes des chaudières à gaz

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ère à gaz (Photo : Johanna Leguerre)

[02/03/2011 17:55:31] PARIS (AFP) Contrairement à l’automobile, la prime à la casse pour inciter les ménages à changer leurs vieilles chaudières à gaz ne devrait pas doper les ventes dans un secteur où existent déjà des dispositifs d’aide destinés à encourager les économies et à faire baisser les factures.

“C’est une mesure qui tombe bien, alors que les ménages s’inquiètent de la flambée des prix de l’énergie” dans le sillage de la hausse des cours du pétrole, estime Yves Carl, directeur marketing des chaudières Viessmann France SAS.

Pour aider ces foyers modestes, le gouvernement a décidé de mettre en place, avec le principal opérateur gazier GDF Suez, une prime à la casse cette année pour les chaudières anciennes. La date de mise en vigueur n’est pas encore connue.

Sollicité par l’AFP, GDF Suez n’a pas donné suite.

Cette aide financière -100 euros pour l’achat d’une chaudière basse température et 250 euros pour une chaudière à condensation – concerne tous les clients abonnés gaz de GDF Suez, qui souhaitent remplacer leur chaudière de plus de 15 ans.

L’abonné souhaitant en bénéficier devrait faire une déclaration auprès de GDF Suez, selon le ministère, le but étant d?encourager l’achat de générateurs plus économes en gaz.

Environ 3 millions de chaudières à gaz de plus de 20 ans sont concernées, selon M. Carl.

“On va probablement avoir une augmentation des ventes mais pas une explosion comme ç’a été le cas dans l’automobile”, confie à l’AFP Jean-Paul Ouin, le délégué général du syndicat des industriels (Uniclima).

“L’acte d’achat n’est pas le même, la voiture mêle nécessité, confort et plaisir; tandis que le chauffage, on ne s’en préoccupe que quand on consomme trop ou que le matériel casse”, souscrit Frédéric Plan, délégué de la fédération française des combustibles, carburants et chauffage.

Industriels et distributeurs estiment que la prime à la casse pourrait leur permettre d’écouler 100.000 chaudières à gaz de plus cette année. Quelque 700.000 chaudières sont vendues par an, dont 600.000 servent à remplacer une installation obsolète.

La crise économique affecte indirectement ce marché qui subit les arbitrages budgétaires des consommateurs, confrontés à l’érosion de leur pouvoir d’achat et à la flambée des prix des denrées alimentaires. D’autant que le prix moyen d’une chaudière à gaz varie entre 2.000 et 2.500 euros.

En septembre dernier, distributeurs et constructeurs de chaudières ont lancé une prime à la casse de 700 euros pour convaincre les 4,2 millions de ménages chauffés au fioul de changer leur générateur pour une installation neuve, à fioul domestique à condensation.

Seuls quelques 9.100 unités avaient été vendues. L’opération vient d’être reconduite mais à un montant ramené à 500 euros et les professionnels espèrent écouler 40.000 générateurs de plus cette année.

Pour rendre ces aides populaires, le secteur plaide pour une campagne de communication grandeur nature vantant leurs “effets positifs”.

“Les nouvelles chaudières sont plus performantes”, propose de marteler Jean-Paul Ouin. “Il faut rappeler au consommateur tous les mois que les chaudières à condensation permettent de réduire les consommations d’énergie de 30 à 40%”, insiste pour sa part Yves Carl.

D’autres dispositifs visant à encourager l’achat d’équipements économes ont été mis en place pour atteindre les objectifs fixés par le Grenelle de l’Environnement, qui prévoit une baisse des consommations d’énergie de 38% dans le bâtiment à l’horizon 2020: les crédits d’impôts, les prêts bonifiés, les éco-prêts à taux zéro, mais ils sont destinés à des travaux plus lourds.