Leclerc : vers une hausse de 3 à 3,5% des prix alimentaires

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Ivry-Sur-Seine (Photo : Martin Bureau)

[02/03/2011 19:36:41] PARIS (AFP) Les prix alimentaires augmenteront en moyenne de 3 à 3,5%, avec de plus fortes hausses, “incontournables”, pour des produits comme le café, les farines et les huiles, a indiqué à l’AFP Michel-Edouard Leclerc, patron des centres du même nom.

“Au total, je confirme que l’inflation moyenne sur les produits de consommation courante restera jugulée à 2% maximum dans les centres Leclerc” jusqu’en juin, a-t-il indiqué, après la fin des négociations entre distributeurs et fournisseurs dans la nuit de lundi pour les tarifs annuels applicables à partir de début mars.

Ces négociations, traditionnellement tendues, l’ont été particulièrement cette année sur fond de flambée des cours des matières premières alimentaires, que les fournisseurs demandaient à répercuter, tandis que les distributeurs se posaient en gardiens de l’inflation pour le consommateur.

“Il y a des hausses qui sont incontournables. Le café va prendre de l’ordre 15% pour le robusta et jusqu’à 20%-22% pour l’arabica”, a précisé M. Leclerc.

“Les farines, sont très impactées. Il va y avoir des hausses de 15 à 28% selon les marques, la taille des entreprises”, a-t-il poursuivi.

Les huiles augmenteront également, avec des hausses de 4 à 6% pour l’arachide et le tournesol.

Le lait et la volaille, dont le prix a déjà progressé depuis trois mois, augmenteront “encore un peu”.

“En moyenne, les prix alimentaires augmenteront de 3 à 3,5% malgré ces fortes hausses”, a-t-il résumé. Mais les prix des produits non alimentaires “reste très sage”. Dans l’ensemble, la hausse des prix des produits de grande consommation “n’excédera pas 2%”.

“Depuis deux mois, les industriels de produits manufacturés sont aussi touchés par la crise du pétrole et donc j’ai peur qu’au mois de juin il y ait de nouvelles demandes de hausses des industriels, dont les cours de transport, énergie et les coûts d’emballage, s’emflamment”, a-t-il averti.

Leclerc a signé les contrats avec “pratiquement tous les fournisseurs”, sauf avec les marques Président, Lactel et Roquefort Société (groupe Lactalis). “Ils veulent augmenter plus que les autres et ils ne veulent pas négocier leurs tarifs”, affirme-t-il.

Lundi, au dernier jour légal des négociations, le délégué général de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) avait estimé sur LCI que la hausse des tarifs, qui ne seront pas nécessairement répercutées sur le prix de vente aux consommateurs, seront “modérées” et devraient se situer en moyenne “aux environs de 2, maximum 3%”. A Système U, on évoque la même fourchette.

La FCD donne rendez-vous à la mi-mars pour un bilan plus détaillé.

“L’épicerie sucrée, le beurre, ce genre de produits devraient être impactés peut-être un peu plus que les autres”, estime Thierry Desouches, porte-parole de Système U.

“On ne sait pas ce que les distributeurs vont répercuter eux, ou ce qu’ils vont prendre sur leur marge”, souligne Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), qui estime à seulement “60-65%” les accords signés à la date-butoir légale du 28 février.

Même lorsque les distributeurs auront fixé leur politique tarifaire, tous ces produits n’apparaîtront pas en rayon simultanément: les produits frais devraient arriver bien plus vite que des articles qui se stockent longtemps, comme les conserves.

Par ailleurs, les prix peuvent varier d’un magasin à un autre de la même enseigne suivant ses coûts de fonctionnement et la concurrence locale.