En perte en 2010, Eurotunnel confiant pour l’avenir

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évrier 2011 (Photo : Denis Charlet)

[04/03/2011 10:01:53] PARIS (AFP) Malgré une perte de 57 millions d’euros en 2010, l’exploitant du tunnel sous la Manche Eurotunnel s’est montré confiant, vendredi, prévoyant de franchir cette année le seuil historique de 10 millions de passagers Eurostar.

La perte était attendue, en raison de l’absence d’indemnités d’assurance liées aux pertes d’exploitation après l’incendie de 2008. Le sinistre avait entraîné la fermeture partielle du tunnel du 11 septembre 2008 au 9 février 2009 et donc une perte d’activité.

Le principal client d’Eurotunnel, Eurostar, estimant avoir lui aussi été lésé, avait initié un recours juridique, conduisant au gel des indemnités.

Le PDG d’Eurotunnel, Jacques Gounon, a annoncé vendredi qu’un accord pourrait être trouvé dans l’année, et même au premier semestre.

“Nous ne pouvons que nous entendre avec notre premier client Eurostar qui a accepté de débloquer 11 millions d’euros qui ont été versés en février 2011”, a-t-il déclaré lors d’une conférence téléphonique.

“Nous négocions ardemment sur un accord visant à sortir des procédures juridiques pour arriver à un accord amiable sur les 48 millions d’euros” (restants), a-t-il ajouté.

Outre le réglement de ce différend, M. Gounon a estimé que le seuil historique de dix millions de passagers Eurostar devrait être franchi cette année grâce au dynamisme des opérateurs et le lancement de nouvelles dessertes.

L’année dernière, le nombre de passagers d’Eurostar s’était accru de 3% pour atteindre plus de 9,5 millions.

Le groupe a rappelé que Deutsche Bahn comptait établir des lignes directes entre les grandes villes d?Allemagne, des Pays-Bas et Londres. De son côté, Eurostar prévoit de lancer de nouvelles dessertes vers Amsterdam, le sud-est de la France et la Suisse.

“Globalement, les nouvelles destinations représentent un marché estimé entre 3 et 4 millions de passagers”, indique Eurotunnel.

Selon M. Gounon, grâce au dynamisme des opérateurs, le marché passagers devrait dans son ensemble croître de 3% tandis que le marché fret devrait s’accroître encore plus fortement, de 4 à 5% cette année.

S’agissant de hausse du prix du baril du pétrole, le groupe a expliqué être “quasiment insensible à ce phénomène puisque ses services ferroviaires sont mus par une électricité très largement décarbonée”.

M. Gounon a indiqué que c’était même un avantage car cela lui permet de travailler sur le “yield”, c’est à dire la variation des prix en fonction des périodes creuses (prix attractifs) ou de pointe (renchérissement car les transporteurs ont besoin de faire passer leurs biens périssables pour satisfaire la forte demande, par exemple).

“Nous sommes aidés par la surchage fuel que les ferries sont obligés de faire payer. Nous profitons de cette opportunité pour pouvoir augmenter l’ensemble de notre grille tarifaire dans des proportions que nous ne révélons pas. Mais la tendance générale est à la hausse des prix”, a déclaré le dirigeant.