Standard and Poor’s abaisse d’un cran la note de Toyota

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ève, le 1er mars 2011 (Photo : Fabrice Coffrini)

[04/03/2011 14:17:37] TOKYO (AFP) L’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé vendredi d’un cran, à AA-, la note de la dette à long terme du constructeur automobile japonais Toyota, jugeant que la rentabilité du groupe est encore faible et s’améliore à un rythme trop lent.

“La rentabilité de Toyota s’améliore, mais elle est encore faible et augmente à petite vitesse” si on la compare à celle des autres constructeurs japonais, a expliqué S&P dans un communiqué.

“Nous avons dégradé la note de AA à AA- en estimant que la rentabilité de Toyota n’atteindrait probablement pas le niveau approprié à un horizon d’un à deux ans”, a justifié l’agence.

Selon les médias, Toyota a jugé “regrettable” cette révision négative et a promis de “faire tous les efforts” pour faire remonter le niveau d’appréciation de son endettement.

Toutefois, la perspective “stable” associée à la nouvelle note signifie que S&P pense que Toyota va continuer d’améliorer graduellement sa rentabilité.

La note AA- est la quatrième sur l’échelle de 22 établie par S&P.

Elle est de celles qui sont attribuées aux émetteurs de haute qualité, c’est-à-dire présentant de faibles risques pour leurs créanciers.

S&P a cependant indiqué que les capacités de Toyota à mieux tirer profit de ses activités étaient rendues plus difficiles par le renchérissement des cours des matières premières, la force du yen et la hausse des tarifs du carburant, un facteur qui pousse à moins utiliser les automobiles.

Les ventes de voitures prises isolément ne sont pas rentables, même si le groupe Toyota a quadruplé sur un an son bénéfice net consolidé à 383 milliards de yens (3,4 milliards d’euros) pour neuf premiers mois de l’année budgétaire en cours.

Durant la période d’octobre à décembre 2010, la forte augmentation du cours du yen (face au dollar et à l’euro notamment), ainsi que la fin d’une partie des subventions accordées par les pouvoir publics japonais sur l’achat de véhicules écologiques, a fait chuter de 48% sur un an le bénéfice d’exploitation trimestriel du groupe, “une baisse très importante au regard des résultats des autres constructeurs japonais”, a rappelé S&P.

Le rythme de redressement des performances financières du numéro un mondial s’est aussi ralenti petit à petit, conséquence du fort impact négatif de la cherté du yen, a poursuivi l’agence.

De fait, “la rentabilité de Toyota pour l’exercice en cours devrait rester nettement inférieure à celle connue dans le passé”, notamment jusqu’à l’exercice d’avril 2007 à mars 2008 qui précéda la crise financière internationale et la phase de récession.

Reste que, grâce à la reprise actuelle de l’économie mondiale, “Toyota devrait continuer de voir ses affaires s’embellir, fût-ce lentement, à moins d’un “changement drastique de conjoncture économique”.

S&P reconnaît notamment que le groupe a pris des mesures pour mieux résister aux accès de fièvre de la devise japonaise.

Toyota demeure selon l’agence un émetteur de haute qualité, car le groupe a une assise capitalistique solide et une trésorerie abondante.

Sa note reste supérieure de respectivement un cran et quatre crans à celles de ses principaux compatriotes du secteur, Honda (A+) et Nissan (BBB+).

Enfin, aux vues de S&P, la crise des rappels massifs de véhicules Toyota, qui avait fait chanceler le groupe de mi-2009 à l’an passé, notamment aux Etats-Unis, devrait être surmontée grâce notamment au fait que les autorités américaines ont reconnu que le système électronique de contrôle d’accélération n’était pas en cause.

Toyota avait dû fait revenir au garage près de neuf millions de véhicules entre septembre 2009 et février 2010 pour des accélérateurs ou des freins défectueux.

Le groupe, dont la réputation a été mise à mal à l’étranger, tente de redorer son blason en proposant désormais à ses clients des réparations gratuites au moindre souci potentiel, même lorsque cela n’affecte pas la sécurité.