Bourse de Paris : le pétrole joue encore les trouble-fête

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[05/03/2011 07:45:12] PARIS (AFP) Après s’être fait peur avec les événements dans le monde arabe, la Bourse de Paris a tenté de reprendre ses esprits cette semaine grâce à de bons chiffres économiques, mais le pétrole a encore joué les trouble-fête et devrait continuer à fragiliser le marché.

D’un vendredi à l’autre, le CAC 40 a cédé 1,2% pour s’inscrire à 4.020,21 points. Depuis le début de l’année il reste en hausse de 5,66%.

La situation au Moyen-Orient et en Afrique du nord, avec ses conséquences sur les cours du baril de brut, reste une variable fondamentale de l’évolution du marché actions.

La preuve en est, vendredi en milieu d’après-midi, malgré l’annonce d’une baisse du taux de chômage aux Etats-Unis, la soudaine chute marquée par l’indice parisien, affecté par la remontée des cours du pétrole.

Pour autant les investisseurs ne croient pas à un choc pétrolier en l’état actuel des choses. Pour l’instant, la hausse des prix du brut sert de prétexte à des prises de bénéfices, estime Arnaud de Champvallier, directeur général de Turgot Asset Management.

“Les investisseurs vont continuer à guetter ce qui se passe au Moyen-Orient mais tant que l’Arabie saoudite n’est pas touchée, il n’y pas de réel risque d’un choc pétrolier”, a indiqué Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia.

Les taux d’intérêt ont été l’autre grande thématique de la semaine, avec la déclaration de la Banque centrale européenne (BCE) indiquant qu’une hausse des taux était possible et pourrait avoir lieu très rapidement, dès le mois prochain. Cette proximité a surpris les investisseurs qui s’attendaient à un relèvement dans le courant de l’été.

“Ce mouvement, qui signifie que la reprise économique est bien enclenchée, ne risque toutefois pas de remettre en cause la tendance positive du marché car la hausse devrait se faire de manière progressive et sera bien anticipée”, a souligné M. Buzaré. Il souligne que “la situation actuelle, avec une inflation aux alentours de 2-3%, un marché actions toujours sous-valorisé et des entreprises qui regorgent de cash”, reste une excellente configuration pour une progression de l’indice.

Position partagée par de nombreux intervenants qui s’accordent pour dire que le redressement du marché parisien, visible depuis le début de l’année, est durable. “Il ne s’agit pas d’un phénomène passager”, soulignent dans une note les économistes de chez Invesco.

Redressement oui, mais à quel rythme et comment le pétrole évoluera-t-il ?

Autant de questions qui rendent le marché très nerveux en cette fin de semaine, d’autant que de nouvelles problématiques vont ressurgir dans les prochains jours.

Le thème des dettes souveraines fera son retour sur le marché, la semaine prochaine, avec le Sommet européen du 11 mars qui devrait faire un point sur l’avancée du futur mécanisme d’aide européen.

Autre défi de taille, le début d’une nouvelle série de “stress tests” (tests de résistance) des banques qui risque de se traduire par de la nervosité sur les valeurs financières, dont le poids dans l’indice CAC 40 est important (environ 20%).

La semaine prochaine sera pauvre en statistiques économiques significatives. Lundi les investisseurs surveilleront le crédit à la consommation aux Etats-Unis sur le mois de janvier, avant de s’intéresser jeudi aux nouvelles demandes hebdomadaires d’allocations chômage et vendredi aux ventes de détail sur février et à l’indice de confiance de l’Université de Michigan.

Euronext (CAC 40)