Le rétablissement de la sécurité est primordial pour la reprise économique. Il l’est autant pour favoriser l’élection de la Constituante qui va engager une réelle dynamique démocratique.
Les appels à un retour au calme ont rempli les discussions à tous les niveaux depuis quelques jours en Tunisie. Du président de la République par intérim, Fouad Mbazaâ au simple citoyen, le même mot d’ordre est lancé: il faut maintenant rétablir la sécurité dans le pays.
Tous avancent un argument de taille: celui de la relance de l’économie. Béji Caïd Essebsi, le Premier ministre par intérim, n’a pas caché dans sa conférence de presse, du vendredi 4 mars 2011, que la croissance de l’économie est proche de zéro. Mettant en exergue l’importance de la sécurité notamment pour la reprise du secteur du tourisme.
Certes, mais la sécurité est également d’une extrême importance, aujourd’hui, au regard de ce à quoi il faudra se préparer à vivre au cours des prochains jours: élire une Constituante. L’organisation de cette élection va être à l’origine d’une dynamique qui ne manquera pas de prendre pied dans tout le pays.
Inutile de préciser que le pays rentrera très bientôt dans une campagne électorale avant la lettre. De nombreux mouvements politiques, dont certains, n’ont peut-être pas encore vu le jour, devront se frotter, comme on dit, aux réalités du pays profond.
Meetings, réunions, déplacements dans les régions et visites des lieux fréquentés par le public comme les marchés ou encore les entreprises et les cafés seront nécessaires pour faire connaître le personnel politique et ses programmes. Les mouvements politiques n’inventeront pas du reste le marketing politique et devront suivre les pratiques largement connues en la matière.
Cette dynamique devra se poursuivre pendant la période de la campagne électorale elle-même. Une période qui devra être plus mouvementée et qui pourrait connaître –cela se voit même dans les sociétés les plus démocratiques- quelques échauffourées, voire plus. Il n’y pas de campagnes électorales en Europe où l’on ne connaisse pas, par exemple, de disputes entre colleurs d’affiches. Cela fait même partie d’un folklore que les chaînes de télévision se plaisent à rapporter à longueur de journaux.
Considérée sous un prisme nouveau
Le jour de l’élection sera celui-là même, précisément, qui nécessitera le plein en matière de sécurité. Les bureaux de vote devront être des havres de paix, comme du reste les routes et les quartiers du pays qui seront arpentés par les contrôleurs de tout bord, notamment étrangers: il est admis que l’élection de la Constituante sera placée sous le contrôle de la communauté internationale.
Mais s’il est évident que la sécurité est l’affaire de tout le monde, ce sont les forces assurant l’ordre dans le pays (armée nationale, garde nationale et police nationale) qui devraient être, pour l’essentiel, celles qui en auront la charge.
Cependant, pour qu’elle puisse s’acquitter correctement de sa tâche, la police, notamment, devra être considérée sous un prisme nouveau par toute la population. La police a, dans un régime démocratique, un statut tout autre que dans un régime dictatorial. Sa fonction n’est pas, en effet, de réprimer, mais d’assurer la sécurité des citoyens. L’essentiel du corps de la police est sain. Il a eu l’occasion de le dire haut et fort, dès les premiers instants de la Révolution.
Ceci étant, on ne jugera la police nationale que sur le terrain, sur les faits, et ce d’autant plus qu’elle a toujours -ou presque- élevé la répression en mode d’action. .
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