Depuis quelques semaines, les dockers du port de radès ont engagé un bras de fer avec le gouvernement de transition qui voulait revoir en conséquence un accord de principe difficilement conclu sur la reconnaissance de la pénibilité de certains métiers portuaires. Un conflit dont l’impact économique se fait sentir si l’on ajoute l’insécurité et l’instabilité que connaît notre pays depuis quelques semaines.
En effet, le port de Radès, par exemple, qui occupe une place importante dans la chaîne de transport national de par sa spécialisation dans le trafic de conteneurs et de remorques assurant 25% du trafic global ainsi que 87% du tonnage des marchandises conteneurisées en Tunisie, a enregistré durant le 1er semestre 2010 un trafic des marchandises de l’ordre de 3,2 de tonnes dont 1,5 million de tonnes de marchandises conteneurisées.
Ces statistiques, selon les intervenants sur le marché du transport maritime, devront incontestablement enregistrer une nette baisse durant le 1er semestre de l’année en cours, car la situation qu’a connue la Tunisie paralysait autant l’activité économique régionale que l’achèvement des gros chantiers d’infrastructures en cours. “Les entreprises, principalement exportatrices, devront pouvoir programmer la reprise de leurs activités sur plusieurs semaines, il importe aujourd’hui également que le gouvernement prenne acte de cette reprise d’activité et s’engage à les soutenir”,, demande Ridha Ben Issa, directeur d’exploitation d’une société de transport maritime.
L’Instabilité politique menace l’avenir des entreprises portuaires!
Les évènements qui ont secoué la Tunisie n’ont pas été sans conséquences économiques. Alors que le mouvement aurait coûté des dizaines de millions de dinars aux différentes industries, il a également touché les entreprises totalement exportatrices (Loi 72), et par conséquent les sociétés de transport maritime. Chez les industriels ou transporteurs dans les milieux économiques, l’incertitude et l’inquiétude sont plus présentes que jamais. “Actuellement, tout est à recommencer. Plusieurs entreprises exportatrices ont suspendu leur activité. Le handicap majeur pour les compagnies de transport maritime demeure l’insécurité et l’instabilité politique», déplore M. Ben Issa. Un autre précise quant à lui que “cette situation a déstabilisé le fonctionnement du port, coûté de l’argent à ses clients et mis en danger l’avenir de certaines entreprises portuaires”.
La situation tend vers l’amélioration
Nous avons pu remarquer lors de notre visite au port de Radès que les navires reviennent petit à petit, mais l’on note tout de même un ralentissement du transport routier dans la zone portuaire. “Quelques semaines après la révolution, les activités ont repris et nous espérons que dans les prochains jours tout sera redevenu normal”, souhaite un chauffeur routier.
Par ailleurs, les agents de la Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention (STAM) semblent aprouver la nomination du nouveau PDG, en l’occurrence Noureddine Souissi, et ce au sujet de l’examen de leurs revendications socioprofessionnelles. «Nous espérons que nos revendications seront satisfaites et concrétisées avec l’aide du nouveau PDG de la STAM. Il est temps que ça change, surtout au niveau du syndicalisme qui doit changer sa vision du salariat et prendre en compte la diversité de nos attentes», estime un docker.
Pour finir, il n’est pas inutile de rappeler que la stabilité sociopolitique est un élément important pour les investisseurs lorsqu’ils envisagent de s’installer dans un pays, notamment en transition. Espérons que cette stabilité va perdurer et gagner du terrain en Tunisie.Â