La “filière internet” a un impact considérable sur l’économie française

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Un ordinateur portable (Photo : Kimihiro Hoshino)

[08/03/2011 20:09:17] PARIS (AFP) L’internet a un poids et des “effets considérables” sur l’économie française, de la création d’emplois à la performance des entreprises, selon une étude de McKinsey, qui estime pourtant que ce potentiel pourrait encore être développé grâce aux politiques publiques.

La “filière internet” étudiée par les économistes de ce cabinet regroupe les activités de télécommunication voix via l’Internet (VoIP), les activités informatiques (matériel et logiciel) liées à internet, et les activités économiques ayant le web pour support, telles que l’e-commerce ou la publicité en ligne, quelle que soit l’activité des entreprises.

Sa contribution directe au produit intérieur brut (PIB) français est évaluée à 60 milliards d?euros en 2009, soit 3,2% du total, et 72 milliards d?euros en 2010, soit 3,7% du PIB annuel, selon cette étude en grande partie financée par Google.

A cette contribution de la filière internet s?ajoutent les effets indirects du web, c?est-à-dire les achats réalisés dans les réseaux physiques de distribution, mais facilités, préparés ou déclenchés par une recherche préalable en ligne. Ils sont estimés à environ 28 milliards d?euros en 2009, selon l’étude.

Côté emploi, l’internet peut également être aujourd?hui crédité de 1,15 million d?emplois, soit 4% de la population active, dont près de 700.000 emplois directs créés depuis 15 ans, insiste McKinsey dans son étude publiée mercredi.

Internet est devenu un “secteur significatif par rapport aux grands secteurs régaliens de notre économie” que sont l’énergie, les transports ou encore l’agriculture, souligne Eric Hazan, directeur associé chez McKinsey.

La Toile est également un “accélérateur de développement”, notamment pour les PME. Chaque euro investi par une entreprise dans les technologies de l’internet (sites, courriels, logiciels) “s’est traduit par deux euros de marge opérationnelle” et “chaque euro dépensé en marketing en ligne a rapporté 2,5 euros de bénéfice”, souligne l’étude.

Selon McKinsey, les entreprises “qui ont fortement investi dans les technologies du web” ont eu une croissance “deux fois plus rapide que les autres” et ont “exporté deux fois plus”.

Ce qui s’explique également par le fait que les entreprises françaises qui ont connu la plus importante croissance sont celles qui “investissent sensiblement plus que les autres dans les technologies web”.

L’étude tient également compte des bénéfices “qui ne peuvent pas être mesurés par le PNB”, souligne Jacques Bughin, directeur associé senior du cabinet, comme les “bénéfices de services financés par la publicité, mais techniquement gratuits” (les courriers électroniques par exemple), estimés à 7 milliards d’euros en 2009.

Pour le PDG de Google France, Jean-Marc Tassetto, “c’est intéressant que les mails, les services internet, l’ensemble des services gratuits comme réserver un billet en ligne, soient évalués entre 18 et 19 euros par mois” et par personne.

“Internet accélère le développement des PME et les PME créent de l’emploi en France, il y a là les deux termes d’une équation très intéressante”, souligne encore M. Tassetto pour l’AFP, qui estime que ces chiffres sont “des éléments très concrets qui peuvent servir de socle à des ambitions de politique industrielle”.

Les perspectives de croissance sont en effet au beau fixe, selon l’étude, avec une augmentation attendue du PIB français lié à l’internet de 13% par an pour atteindre 129 milliards d’euros en 2015, soit environ 5,5% du PIB.

Mais des “marges de progression” subsistent encore “pour exploiter pleinement le potentiel numérique de la France”, selon l’étude, qui prend pour exemple la “politique volontariste de promotion de la filière” de pays comme les Etats-Unis ou le Japon.