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| Le logo du groupe Alcatel-Lucent (Photo : Eric Piermont) |
[09/03/2011 07:30:48] PARIS (AFP) Tombé sous la barre de 1 euro pendant la crise, l’action Alcatel-Lucent retrouve les faveurs des investisseurs depuis le début de l’année, avec une progression record de 80%, mais il reste encore beaucoup à faire pour tourner le dos à des années de marasme boursier.
Coincé autour de 2,30 euros début janvier, l’ancien “penny stock” (titre dont la valeur est réduite à la peau de chagrin) a dépassé lundi les 4 euros, un niveau de valorisation toujours très bas mais plus vu depuis septembre 2008.
En une semaine, le titre a pris près de 10%, avec des volumes bien supérieurs à la normale, grâce aux recommandations à l’achat des analystes qui poussent régulièrement le titre en tête du CAC 40.
Le titre de l’équipementier télécoms avait entamé sa descente aux enfers au début des années 2000 avec la crise des télécoms, et a ensuite été lourdement affecté par l’échec de son rapprochement avec l’américain Lucent en 2006 et une longue série de résultats financiers désastreux.
La résurrection a commencé avec la publication des résultats du groupe le 10 février: l’équipementier télécoms franco-américain réalise le meilleur trimestre de son histoire. L’action décolle de 18,50%, puis de 7% le lendemain et continue depuis à gagner régulièrement entre 3 et 7% par jour.
“Excellente publication à tous les étages”, s’enthousiasme Vincent Maulay d’Oddo Securities qui table sur un potentiel d’amélioration de l’opérationnel en 2011, tandis que le courtier Jefferies juge que le prix de l’action permet de jouer à bas coût la carte des données mobiles (trafic internet sur mobile).
Mais pour de nombreux analystes, la principale explication réside dans un changement d’image d’Alcatel-Lucent qui semble sorti d’une passe difficile.
“Les investisseurs reviennent progressivement sur le dossier Alcatel-Lucent”, confirme Sebastien Sztabowicz de Kepler Capital Markets.
“La nouvelle direction en place depuis fin 2008 a fait un gros travail au niveau de la stratégie et du portefeuille produit. Le groupe est aujourd?hui extrêmement bien positionné face à l?explosion du trafic données dans les réseaux (principal défi pour les opérateurs télécom aujourd?hui)”, souligne le spécialiste du secteur.
Le groupe entame entre autres sa “troisième et ce qu’elle estime être sa dernière année de transformation”, note pour sa part Andrew Gardiner de Barclays Capital.
L’analyste londonien a remonté son objectif de cours sur le titre à 3,90 euros début mars, arguant qu’Alcatel-Lucent est “la mieux positionnée parmi une liste d’entreprises du secteur des infrastructures télécoms”.
De son côté, Carlos Peinador de la banque espagnole Santander se montre convaincu du potentiel d’Alcatel-Lucent en raison de son dynamisme aux Etats-Unis et de ses opportunités au Moyen-Orient et en Europe de l’Est.
Autre facteur déterminant: l’effet spéculatif qui a joué à plein, l’action Alcatel-Lucent ayant profité de rumeurs. Des commentaires positifs auraient été effectués par la direction lors d’une présentation aux Etats-Unis et un groupe chinois pourrait être intéressé par le rachat du groupe franco-américain.
Une rumeur jugée peu crédible par plusieurs analystes, car le groupe est à moitié américain et une mainmise étrangère risque d’être difficile, compte tenu de la réglementation outre-Atlantique.
“Force est de reconnaître que le titre progresse bien mais la croissance du groupe n’est pas suffisamment pérenne”, estime Franklin Pichard, de Barclays Bourse.
“Je n’oublie pas que ce titre a valu 96 euros (avant la fusion avec Lucent) et que ça a été ensuite l’enfer pour les détenteurs. Cela ne nous donne pas envie de revenir dessus même si on y voit plus clair”, affirme le gérant.
