Yunus fait appel de son limogeage à la tête de la Grameen Bank

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à la sortie de la Haute Cour du Bangladesh, le 7 mars 2011 à Dhaka (Photo : Munir Uz Zaman)

[09/03/2011 08:05:43] DACCA (AFP) Le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a fait appel mercredi auprès de la Cour suprême du Bangladesh, au lendemain de la confirmation par la justice de son limogeage de la Grameen Bank, un établissement spécialisé dans le micro-crédit qu’il a créé.

Muhammad Yunus, appelé “le banquier des pauvres”, a également demandé à la Cour de suspendre, avec effet immédiat, la décision de la banque centrale du Bangladesh l’obligeant à abandonner ses fonctions.

“Nous avons fait appel auprès de la Cour suprême (…) pour remettre en cause l’ordre de la banque centrale de lui retirer ses fonctions”, a déclaré Tanim Hussain Shawon, l’un des avocats de M. Yunus.

Le prix Nobel de la Paix, âgé de 70 ans, a créé la Grameen Bank en 1983 et en est le directeur général.

Mardi, la Haute Cour du Bangladesh avait estimé, dans sa décision, que Muhammad Yunus était resté à son poste “sans base légale”. “En conséquence, sa requête (contre son renvoi) a été rejeté”, avait indiqué l’un des juges.

Prix Nobel de la paix 2006, M. Yunus s’est vu la semaine dernière interdit d’occuper ses fonctions par la banque centrale du Bangladesh au motif qu’il les occupait illégalement.

Il n’avait pas cherché à obtenir le feu vert de la banque centrale, officiellement indépendante du gouvernement, lorsqu’il avait été reconduit pour une durée indéterminée à son poste en 1999, argue la banque centrale.

Selon M. Yunus, le motif de son limogeage est mensonger car l’Etat a trois représentants au conseil d’administration et 25% des parts de Grameen Bank, et que, donc, “il n’y a rien que nous ne puissions faire sans que le gouvernement soit au courant”.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles on voulait, selon lui, l’évincer, M. Yunus a prêté au pouvoir l’intention de prendre le contrôle de Grameen Bank dans son ensemble.

La Grameen Bank, qui emploie 24.000 personnes, fournit du crédit à 8 millions de personnes pauvres, dont la grande majorité sont des femmes dans des villages à la campagne.