Biden en Russie pour renforcer le volet économique de la “relance”

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à Moscou, accompagné de sa femme et de sa petite-fille, le 8 mars 2011 à Moscou (Photo : Alexander Nemenov)

[09/03/2011 09:57:06] MOSCOU (AFP) Le vice-président américain Joe Biden rencontre mercredi à Moscou le président russe Dmitri Medvedev au cours d’une visite qui vise à approfondir les liens économiques et tenter de surmonter les divergences sur la Libye.

Les discussions doivent porter sur les nouvelles possibilités de coopération économique dans le cadre de la relance voulue par M. Medvedev et le président américain Barack Obama après des années de froid avec l’administration du président George W. Bush.

“Nos liens économiques sont un domaine sur lequel je voudrais me concentrer” après la crise économique “douloureuse” traversée par les deux pays, a déclaré le numéro deux américain dans une interview publiée mercredi par le quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta.

Le numéro deux américain visitera aussi Skolkovo, la Silicon Valley russe, où il discutera avec des hommes d’affaires russes. Il assistera à la signature d’un accord entre Boeing et la compagnie aérienne russe Aeroflot.

Une percée dans les relations économiques bilatérales a été enregistrée cette année lorsque les autorités ont approuvé l’acquisition par le géant américain Pepsico de 66% du russe Wimm-Bill-Dann, spécialisé dans les produits laitiers.

Mais beaucoup de groupes américains sont réticents à s’implanter sur le marché russe.

Jeudi, M. Biden doit rencontrer le Premier ministre Vladimir Poutine ainsi que des leaders de l’opposition et des représentants de la société civile. Il prononcera également un discours devant les étudiants de l’Université d’Etat de Moscou.

“Nous vouloir élargir la listes des activités conjointes avec la Russie”, a déclaré le conseiller de la Maison blanche en charge de la Russie Mike McFaul avant la visite.

“Nous ne pouvons pas baser nos relations seulement sur le contrôle des armements et la non-prolifération. Il faut parler des investissements, de l’innovation”, a-t-il souligné.

Les soulèvements dans le monde arabe surtout la situation en Libye vont peser sur les discussions, la Russie manifestant peu d’enthousiasme concernant la chute des régimes en place et mettant en garde contre toute ingérence étrangère.

M. Biden aura avec les dirigeants russes une discussion “très franche” sur la Libye, la Russie “étant un partenaire essentiel” pour les Etats-Unis, a souligné son conseiller son conseiller pour la sécurité Tony Blinken.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré lundi que la Russie s’opposait à toute ingérence militaire étrangère en Libye alors que les appels en faveur d’un soutien militaire aux rebelles opposés au régime de Mouammar Kadhafi se multiplient à Washington et que les Européens travaillent à l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

Joe Biden s’était attiré les foudres du Kremlin en juillet 2009 quand, dans une interview au Wall Street Journal, il avait qualifié la Russie de pays affaibli par ses difficultés économiques et de ce fait plus enclin à transiger avec les Etats-Unis sur les grandes questions de sécurité internationale.

“La chute d’un empire, c’est très difficile d’accepter”, avait-il alors dit au sujet de la Russie.

Selon des commentaires de presse à Moscou comme à Washington, la visite de M. Biden a aussi pour but d’apporter le soutien des Etats-Unis au président Dmitri Medvedev et de l’encourager à se présenter à la présidentielle de 2012 à la place de l’homme fort du pays Vladimir Poutine.